"Je suis déboussolé": en "pré-retraite", ils doivent retravailler ou baisser leur salaire avec la réforme

Si elle doit entrer en application seulement le 1er septembre prochain, la réforme des retraites se fait déjà sentir pour des salariés de l'entreprise chimique Orano (ex-Areva), à Tricastin (Drôme).
Seize travailleurs, nés après 1961 et actuellement en congés jusqu'à leur retraite, ont reçu un courrier de la part de leur direction pour les avertir qu'ils sont concernés par la nouvelle loi et que leurs trimestres acquis ne seront plus suffisants.
Un changement de vie décalé
Un de ces salariés a témoigné à RMC, sous anonymat. Pour lui, tout était prêt. Depuis plusieurs mois, il profite des congés qu'il avait mis de côté pour sa pré-retraite. Sauf que ce courrier change tout.
"C'est terrible ! Les nuits sont dures. Je suis complètement déboussolé" explique-t-il à RMC.
Il allait changer de vie, avant la fin de l'année. Tout était prêt ou presque. Il avait même commencé à consulter des agences immobilières pour vendre sa maison et déménager sur la côte méditerranéenne.
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"Un manque de respect" pour les syndicats
Mais ce projet est reporté d'au moins un an. Un coup dur pour lui et une façon de faire que les syndicats d'Orano ne comprennent pas. Alain Pecherand, délégué CGT, dénonce un "manque de respect pour ces salariés qui travaillent depuis des années dans le groupe."
"C'est d'autant plus surprenant que la direction n'a même pas informé les organisations syndicales" raconte-t-il.
Ces salariés ont aujourd'hui trois possibilités: baisser leur salaire, prendre un congé sans solde ou revenir au travail. Pour anticiper les conséquences sur leur fin de carrière et aborder les options, ils doivent entrer en contact avec le service RH. La direction considère que cette lettre est envoyée par anticipation.
"Plus on peut dialoguer avec notre collaborateur en amont, plus ça permet de trouver des solutions pour que derrière, nos collaborateurs puissent faire le choix le plus adapté à leur situation", estime Nathalie Bonnefoy, responsable communication chez Orano Tricastin.
Les salariés concernés ont jusqu’au 30 avril pour rendre leur réponse.