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Les JO de Paris 2024 victimes collatérales de la réforme des retraites?

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Dans les "indiscrets" du service politique de RMC ce mardi, l’inquiétude de certains membres de la majorité sur les répercussions possibles sur les Jeux olympiques de Paris de la contestation contre la réforme des retraites.

Les Jeux olympiques de Paris peuvent-ils devenir la victime collatérale de la réforme des retraites? C'est l'inquiétude de certains élus de la majorité. Une crainte accentuée par le slogan "Pas de retrait, pas de JO" qui prend de l'ampleur ces derniers jours sur les réseaux sociaux. L'objectif: perturber la préparation des Jeux olympiques 2024 tant que la réforme des retraites est maintenue. Occupation des chantiers, fausses inscriptions en masse pour le recrutement des volontaires... Mais aussi des actions potentielles lors des prochains grands rendez-vous sportifs comme la finale de Coupe de France ou Roland-Garros.

L'initiative est rejetée par le patron de la CFDT, Laurent Berger, qui ne veut pas " qu'on embête le bon fonctionnement des JO". Mais tout cela n'empêche pas un élu de la majorité de s'inquiéter. Selon lui, le pays va devoir bientôt entrer en "hibernation parlementaire". Et il anticipe: "A partir de septembre, on ne fait plus rien, pour éviter de mettre le pays à feu et à sang quand le monde entier va venir chez nous... et les choses reprendront en septembre 2024".

Mais cette désobéissance civile contre les Jeux, elle est inévitable et légitime selon un élu écologiste: "Les gens ne vont pas rester ébahis face aux JO devant leur télé. C'est un mode de mobilisation sociale" explique ce conseiller régional francilien, qui appelle à ne pas utiliser la violence.

"Pas de raison de paniquer"

Difficile pour l'exécutif d'évaluer l'étendue réelle de la menace. En tout cas, mobilisation ou non, toute l'organisation de la sécurité des évènements sportifs a été revue depuis le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France il y a un an. Et un conseiller gouvernemental assure être confiant sur la capacité à garantir la sécurité des prochaines grandes compétitions, prenant l'exemple des matchs à guichets fermés du Tournoi des 6 Nations, en rugby, cet hiver. Ce conseiller ministériel tente de rassurer: "Il n'y a pas de raison de paniquer outre mesure".

Au ministère de l'Intérieur, la menace paraît, elle, bien lointaine. L'entourage de Gerald Darmanin considère que "tout cela n'a pas beaucoup de sens, les JO sont dans plus d'un an". Surtout, de telles actions seraient contre-productives selon un conseiller gouvernemental: "S'attaquer aux JO, ce n'est pas s'attaquer au gouvernement mais aux associations sportives, aux spectateurs et aux commerçants qui bénéficieront des retombées des Jeux". Un député Renaissance insiste: "Les activistes se décrédibiliseraient vis-à-vis de l’opinion".

Romain Cluzel