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"Les salariés veulent du pognon": le coup de gueule de Stéphane Manigold contre les tickets-resto

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Lestickets-restaurant pourront finalement bien servir à acheter des produits alimentaires à préparer en supermarché pendant au moins 2 ans. Le restaurateur Stéphane Manigold estime sur RMC que leur utilisation est une nouvelle fois dévoyée et qu'il faut remettre tout le système à plat.

Les Français l'attendaient, les sénateurs l'ont fait. Les titres-restaurant pourront être utilisés pour acheter des pâtes, du beurre ou de la farine dans les supermarchés jusqu'à fin 2026. Le Sénat a adopté à une très large majorité a main levée, la prolongation de la dérogation qui permet d'utiliser les "tickets-resto" pour acheter des produits alimentaires à préparer, en place depuis le Covid-19 pour soutenir le pouvoir d'achat.

Une aubaine pour les employés qui bénéficient de tickets-restaurant et qui vont continuer à faire leurs courses avec. Mais les restaurateurs eux, font grise mine: "Le Parlement est complice de la grande distribution pour faire les poches des restaurateurs", tacle sur RMC Franck Delvaux, le président de l'Umih Île-de-France.

Continuer les courses avec vos tickets-resto : youpi ? - 15/01
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Colin, chef d'équipe qui a environ 10 euros de tickets-restaurant par jour, fulmine lui le discours des restaurateurs "pour s'accaparer les titres restaurants": "C'est insupportable. 90% des Français ont besoin des titres-restaurants pour se nourrir", peste-t-il sur RMC Story.

Stéphane Manigold, restaurateur des Grandes Gueules, déplore le discours de Colin et assure ne pas partager celui de certains restaurateurs comme Thierry Marx, directeur général de l'Umih qui soutient mordicus "qu'un titre-restaurant, c'est fait pour aller au restaurant".

"On est au bout de ce système"

"J'ai un discours différent, je pars du principe que les tickets-restaurant, c'est un vieux système à mettre plat", assure-t-il. "Le titre-restaurant a été dévoyé par la malbouffe, les gens sont allés dans les fastfoods les utiliser, puis dans les boulangeries et les boucheries", ajoute le restaurateur.

"Revoyons l'usage de ce titre-restaurant, il a une utilité, les Français y sont attachés mais nous les restaurateurs nous devons aussi faire un effort de transparence", reconnaît Stéphane Manigold.

"On est au bout de ce système", ajoute-t-il taclant au passage Thierry Marx et son "titre alimentation": "De qui se moque-t-on? Les salariés veulent du pognon, du salaire et nous les patrons on veut une baisse des charges pour les redonner aux salariés. Quand je veux donner 100 euros à un salarié, ça me coûte 400 euros! Qui se gave? L'Etat", ajoute le restaurateur.

D'après une étude de la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) de mars 2024, 96% des salariés en étant pourvus, réclamaient une prolongation du dispositif. Un vœu finalement exaucé donc.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC