Pourquoi la France doit relancer l’immigration selon les instituts économiques

Les uns après les autres, les instituts économiques tirent la sonnette d’alarme: la France doit relancer l’immigration. Dernier en date, l’institut Montaigne, un think tank libéral qui a publié ce lundi une note alertant sur les risques du vieillissement du pays. L’augmentation de la population en 2022 (écart naissances-décès) est la plus faible depuis 1945 et ce déclin va continuer. Nous serons de moins en moins nombreux à partir de 2035.
Ça veut dire moins de bras, moins de cerveaux, moins de croissance, des dépenses de santé et de retraite en hausse (5 points de PIB, 125 milliards en plus par an en 2040). Et comme la relance de la natalité ne peut avoir de résultats qu’à long terme, la seule solution, c’est davantage d’immigration.
Une immigration moins qualifiée en France
Mais de quelle immigration parle-t-on? L'immigration a compté pour près des trois-quarts de l'accroissement de la population en 2022. Le problème, c’est que la France se singularise par une immigration moins qualifiée que celle des autres pays industrialisés, qui s’insère moins bien sur le marché du travail et se retrouve plus fréquemment au chômage et s’intègre moins bien.
Et l’embauche d’immigrés qualifiés produit des résultats probants. L’enquête BPI France montre qu’un patron de PME sur deux a recruté un collaborateur étranger au cours des cinq dernières années et que l’intégration se passe bien dans l’immense majorité des cas. Ils sont une majorité à souhaiter recruter davantage d’étrangers face aux pénuries de main d’œuvre.
Est-ce que relancer l’immigration suffira à sauver notre modèle social? C’est indispensable mais pas suffisant. Ni quantitativement, puisqu’il avait été calculé que pour stabiliser le ratio entre actifs et retraités, il faudrait accueillir 2 millions d'arrivées par an pendant 20 ans. Ni qualitativement, à moins de faire de gros efforts pour attirer les immigrés les plus qualifiés.
La France, 6e puissance économique mondiale, n’est que 19e au classement mondial élaboré par l’INSEAD, qui mesure la capacité d’un pays à attirer, produire et retenir des talents.