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Pourquoi le chômage des personnes handicapées reste si élevé

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Dans "Charles Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, Thomas Schnell explique pourquoi le chômage des personnes handicapées reste si élevé.

Selon les chiffres de la Drees, en 2021, 15% des personnes actives reconnues handicapées sont au chômage, contre 8% pour le reste des Français. Ils étaient 18% de chômeurs handicapés en 2018. Pourtant, la loi d'obligation d'emploi des travailleurs handicapés a fêté ses 35 ans l'an dernier. Les entreprises doivent compter au moins 6% de travailleurs handicapés, mais la majorité n'y sont pas et elles s'acquittent donc d'une taxe. Au total, on compte 2,9 millions de travailleurs handicapés. Cela représente 11% de la population active. La plupart de ces travailleurs sont employés ou ouvriers, 27% travaillent à temps partiel.

Tous les handicaps ne permettent pas de travailler mais pour ceux qui en sont capables, c'est un vrai parcours du combattant. Car les entreprises sont frileuses. Elles redoutent de devoir engager des frais pour adapter les postes, craignent la discrimination ou tout simplement doutent des performances du salarié. Et le chômage dure beaucoup plus longtemps quand on est handicapé: 59% sont au chômage de longue durée, c’est-à-dire depuis plus d’un an.

De quoi décourager les candidats qui finissent par abandonner, présupposant qu'ils n'ont quasiment aucune chance de trouver un emploi. La discrimination commence plus tôt encore, puisque les parcours scolaires des personnes handicapées sont difficiles et conduisent à un niveau de qualification inférieur à la moyenne.

Le bon exemple des Café Joyeux

Quelques entreprises jouent quand même le jeu de la politique volontariste. Pour preuve, l'augmentation du nombre d'apprentis en alternance: +3.597 entre 2019 et 2021. Dans le secteur privé, le nombre d'apprentis a bondi de 79% grâce aux aides gouvernementales Mais on peut aussi parler des initiatives locales. Il y a une dizaine de Café Joyeux en France, à Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Dijon, Paris… Au moins 60% des collaborateurs sont autistes ou trisomiques. Ils doivent faire un stage d'un mois, renouvelé une fois, avant de signer un CDI. Cela demande de l'encadrement et un peu d'organisation mais ça marche bien et l'entreprise vise la rentabilité à horizon 2025.

Thomas Schnell