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Retraites: des craintes de nouvelles violences dans les manifestations, notamment à Lyon

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Comme à chaque mobilisation contre la réforme des retraites, la crainte de violences dans les cortèges est bien présente. Près de 11.000 membres des forces de l'ordre seront encore mobilisés ce mardi, dont 4.000 rien qu'à Paris.

Nouvelle journée nationale d’action contre la réforme des retraites ce mardi, la 14e depuis mi-janvier. Au total, 250 actions sont prévues dans tout le pays à l’appel des syndicats, pour demander son retrait. 400.000 à 600.000 personnes devraient manifester selon les autorités. Comme lors des précédentes mobilisations, les autorités redoutent des incidents. Au total, 11.000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 4.000 dans la capitale.

C’est une nouvelle fois la mouvance d’ultra-gauche qui cristallise les craintes de violences et de débordements. Rien qu’à Paris, ils pourraient être 400 militants radicaux ce mardi après-midi, sur un total d’un millier d’activistes potentiellement violents. Plusieurs centaines d’autres sont également redoutés à Lyon, Nantes, Rennes, Brest ou Strasbourg.

D’après le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, certains d’entre eux viendraient de l’étranger. C’est pourquoi 17 de ces personnes, déjà fichées par les renseignements, sont sous le coup d’une interdiction administrative de manifester.

Inquiétude des riverains et commerçants à Lyon après les violences du 1er-Mai

À Lyon, le cortège s'élancera à 11h depuis la Manufacture des tabacs pour rejoindre la place Bellecour. Les violences avaient été particulièrement intenses dans la ville le 1er mai. Alors, le long du parcours de la manifestation de ce mardi, résidents et commerçants sont un peu inquiets.

Depuis le début du mouvement social, ce riverain a vu passer presque toutes les manifestations. “J’en ai vu 12 sur 13 depuis ma terrasse”, indique-t-il. Il a notamment vu des poubelles brûlées, des vitrines cassées, ou encore des enseignes barricadées… Mais pas de quoi l’inquiéter.

“Il y a la banque à côté, on est habitué aux tags tout ça. Ils mettent, ils enlèvent les panneaux. Vous savez, on est habitué”, appuie-t-il.

D’autres habitants du quartier, au contraire, sont inquiets avant cette nouvelle journée de mobilisation. “Quand je vois ce qu’ils ont fait le 1er mai sur la place Jean Jaurès, je suis même carrément effrayé”, indique une maman. “Ça a été un petit peu la galère, je me suis fait casser mon pare-brise par un pavé”, témoigne un autre habitant de Lyon.

Les commerçants de la rue aussi, comme Aline, redoutent des violences aussi intenses que le mois dernier.

“Je n’avais plus d’écran. On avait un petit canapé pour notre salle d’attente qui a été brûlé. Nos chaises ont disparu. Donc beaucoup de dégâts”, décrit-elle.

Si cette gérante comprend les revendications, elle est aujourd’hui lassée des dégradations à répétition. “Une certaine angoisse commence à se générer chaque veille de manifestation donc l’idée, c’est de sécuriser notre lieu de travail”, pointe-t-elle.

Des planches de bois protégeront les vitres. Et elle pourrait fermer boutique pendant le passage du cortège.

Guillaume Biet et Vincent Chevalier avec Guillaume Descours