Retraites: "Bien sûr qu'on peut revenir à 62 ans", insiste Sophie Binet qui tacle le président du COR

Des "propos choquants". La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet dénonce ce mardi sur RMC-BFMTV les propos du président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Gilbert Cette. Celui qui est à la tête de cette instance, estime que les discussions sur les retraites "ne peuvent totalement ignorer le contexte international" actuel. Dans ces conditions, "la nécessité d’augmenter considérablement nos dépenses militaires, dans les prochaines années ou les prochains trimestres, devient de plus en plus claire et pressante".
En d'autres mots, ce n'est pas le moment de faire machine arrière sur l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Pour Sophie Binet secrétaire générale de la CGT qui plaide pour la retraite à 60 ans, "ces propos sont choquants" et "le président du Cor est sorti de son rôle et de la réserve qui devrait être la sienne. Cela n'a pas du tout été débattu avec le Conseil d'orientation des retraites".
"Le problème c'est que la musique est toujours la même. C'est toujours aux mêmes qu'on demande de passer à la caisse: les travailleurs", déplore la syndicaliste.
L'égalité salariale entre les femmes et les hommes pour sauver les retraites?
En face d'elle ce mardi sur le plateau de RMC et BFMTV, le président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) Amir Reza-Tofighi, qui plaide pour indexer l'âge de départ à la retraite sur l'espérance de vie, estime que le message du président du Cor est une alerte: "Si l'on continue à avoir un régime de retraites hors contrôle avec 350 milliards de déficits cumulé dans les 20 prochaines années comme le dit la Cour des Comptes, comment investir dans la défense ou la transition écologique? Le sujet des retraites est encore plus important aujourd'hui, il faut trouver des solutions pour investir dans ces sujets majeurs pour nos enfants".
"Je m'inscris en faux, le système de retraite pas hors de contrôle, personne ne le dit ni le Cor, ni la Cour des comptes", lui répond Sophie Binet. "Les déficits sont absorbables et pour ça, il faut augmenter les recettes de nos régimes de retraites", estime la syndicaliste.
Pour y parvenir, elle mise sur l'égalité salariale d'abord: "Si on payait les femmes autant que les hommes, cela résoudrait le déficit de nos régimes de retraite. Plus de salaire pour les femmes égal plus de cotisations pour les retraites, c'est mécanique", assure Sophie Binet.
Et on pourrait ainsi revenir à un âge de départ à la retraite à 60 ans en taxant aussi les dividendes: "Bien sûr qu'on peut revenir à 62 ans et même à 60 ans. Il faudrait 10 milliards pour le financer, et on pourrait ensuite aller à 60 ans".