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Retraites: la CFDT a "l'espoir d'un accord", notamment sur le sujet des mères de famille désavantagées

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Alors que le conclave des retraites, qui rassemble syndicat et patronat, doit rendre ses conclusions mardi, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon se dit confiante quant à la signature d'un accord. Si des divergences demeurent, les partenaires sociaux sont tombés d'accord sur un sujet, la retraites des femmes.

Bientôt le dénouement pour le conclave des retraites. Après une réunion mercredi, les partenaires sociaux doivent se réunir de nouveau ce jeudi pour évoquer la pénibilité avant une ultime rencontre conclusive mardi prochain.

"J'ai l'espoir d'un accord et je suis convaincue que ça aura servi à quelque chose", assure ce jeudi sur RMC et RMC Story Marylise Léon, la secrétaire général de la CFDT.

Même si la perspective d'un accord est encore lointaine, les syndicats ont semblé faire un premier pas vers un compromis en lâchant du lest sur l'âge légal. Ils restent opposés à la retraite à 64 ans, mais la CFTC comme la CFE-CGC n'en font plus un prérequis absolu à une signature.

"Nous serons toujours contre les 64 ans"

En revanche, ils plaident pour une prise en compte de la pénibilité: "On va mettre en avant les situations concrètes de gens qui nous disent qu'ils ne peuvent pas tenir jusqu'à 64 ans. Ils ont des problèmes de port de charge, de postures pénibles et n'ont aucune possibilité d'être reconnus. C'est donc important de continuer ces discussions", plaide Marylise Léon.

"Nous serons toujours contre les 64 ans, c'est injuste, on ne peut considérer que c'est juste de décaler l'âge légal. Et financièrement ça peut avoir un impact rapide mais ça a très peu d'effet sur le long terme", précise la syndicaliste.

Le choix d'Apolline : Marylise Léon - 12/06
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Un accord sur les mères de famille?

Les partenaires sociaux sont en tout cas d'accord sur un point, l'amélioration du sort des mères de famille. Car les syndicats comme le patronat sont d'accord sur une chose: "Les femmes ont payé une grosse facture de la réforme Borne", explique le secrétaire national de la CFDT Yvan Ricordeau, qui propose donc d'alléger cette facture qui concerne les femmes qui ont eu des enfants.

"C'est une mesure massive, globale et qui serait tangible et serait un marqueur en termes d'amélioration du système de retraite", défend-il.

"On a besoin de justice sociale"

Cette mesure passerait soit par un départ à la retraite avant 64 ans, soit par une pension améliorée. Cette deuxième option a les faveurs du patronat, mais le Medef refuse pour l'instant que les entreprises la financent via une hausse des cotisations, et c'est ce que regrette la négociatrice de la CFTC, Pascale Coton: "On ne peut pas demander à ce que ce soit uniquement les actifs et les retraités qui fassent les efforts. Maintenant c'est au Medef d'agir".

"C'est essentiel, on a besoin de justice sociale, d'apporter réponses très concrètes", abonde Marylise Léon.

Quant à l'introduction d'une partie de capitalisation, la secrétaire générale de la CFDT ne se dit pas contre: "Je suis ouverte à la discussion, on est ouverts sur la façon dont ça peut être mis en place. Mais ce qui m'intéresse, c'est pourquoi les patrons sont prêts à la capitalisation mais pas la répartition".

Même si la question des femmes a donc bien avancé, revenir sur l'âge de départ à 64 ans reste un point de désaccord. Il reste deux sessions de négociations pour aboutir à un accord.

Victor Joanin avec Guillaume Dussourt