Retraites: sans journée de mobilisation avant le 7 mars, le mouvement peut-il s'essouffler?

Les syndicats appellent au blocage du pays le 7 mars prochain si le gouvernement ne recule pas sur la réforme des retraites. Mais, alors que les manifestations s'enchaînent depuis plusieurs semaines, et s'ils sont toujours présents en nombre, les manifestants sont de moins en moins nombreux.
Avec 1.3 million de manifestants en France ce jeudi (440.000 selon le ministère de l'Intérieur), c'est le chiffre le plus faible depuis le début de la mobilisation. Le cortège parisien a réuni 300.000 personnes selon la CGT, 37.000 selon la préfecture, et 33.000 selon le cabinet Occurrence.
Alors, comment maintenir la pression sur le gouvernement d'ici au 7 mars? Plus de deux semaines sans manifester, c'est long, soupire Clara, qui espère des actions avant le 7 mars. En tout cas, elle continuera de se mobiliser, de son côté.
“Ça doit se jouer peut-être sur les réseaux sociaux, sur internet. Il faut relayer ce que disent nos députés pour informer et ne pas oublier qu’il y a ça qui est en train de se jouer”, assure-t-elle.
La pédagogie, Séverine en connaît un rayon. Mais pour cette prof de maths, ça ne suffit plus, désormais, c'est sur les élus qu'il faut faire pression. “En inondant leur boîte mail, en faisant des mini-actions devant les ministères avec nos pancartes, organiser des mini-blocages, pour entretenir la peur tout simplement”, appuie-t-elle.
Un risque d'essouflement?
Entretenir la peur oui, mais pour maintenir la mobilisation, il faut aussi soutenir financièrement les futurs grévistes répond André. “Si vous connaissez un gréviste, donnez-lui cinq euros, dix euros qu’il mettra dans une caisse de grève”, demande-t-il.
Mais avec ces deux semaines de pause, la mobilisation peut-elle s'essouffler? Foued Maazouza, délégué syndical CFDT, n'y croit pas.
“On s’en bien que les gens sont opposés à cette réforme. Contrairement à d’autres sujets, ils n’ont pas besoin d’être motivés, ils le font eux-mêmes. Par rapport à d’autres thématiques, ça concerne tout le monde”, juge-t-il.
S'il est confiant, le syndicaliste se veut aussi rassurant: il y aura bien de nouvelles actions, avant la grande journée de blocage.