Tempête Patricia: un restaurateur des Sables-d’Olonne ruiné, son assureur refuse de le rembourser

Début août, la tempête Patricia s’est abattue sur le Nord-Ouest de la France. Avec des vents jusqu’à 100 km/heure, des vagues impressionnantes ont déferlé sur le littoral et ont détruit le restaurant de plage d’Hugo aus Sables-d'Olonne en Vendée.
Deux mois et demi plus tard, son établissement est toujours à l’arrêt.
“On a passé 3 semaines à tout démonter, à tout dessabler, et à tout nettoyer. Je reste avec un restaurant complètement détruit, sans savoir si je pourrais continuer de l’exploiter l’année prochaine ou de le revendre un jour. À 30 ans, c'est assez démotivant de se dire qu’on a investi, et derrière, les assurances ne suivent pas”, souffle-t-il.
En tout, il y en a pour plus de 120.000€ de dégâts, et Hugo n’a pas encore été indemnisé par son assureur. Pareil pour son voisin Loïc, restaurateur lui aussi, qui a payé toutes les réparations de sa poche.
“Aujourd’hui, ils ne nous aident pas du tout. Tant que la catastrophe naturelle n’est pas déclarée, ils ne bougent pas, même pas une avance, rien”, déplore-t-il.
La mairie ne peut rien faire pour Hugo
C’est donc l’état de catastrophe naturelle qui fait défaut dans ce dossier. RMC a donc activé tous les interlocuteurs. La préfecture nous confirme avoir bien reçu la demande de reconnaissance de catastrophe naturelle, envoyée par la mairie dans les semaines qui ont suivi la tempête.
Mais elle attend les rapports d'expertise de Météo France notamment. La municipalité, de son côté, s’est engagée à tout mettre en œuvre pour protéger davantage les restaurateurs comme Hugo.
“Notre souhait, c’est que les concessions de plages puissent se maintenir pour les clients. On essaye d’améliorer les choses, mais à l’instant T, on ne peut pas faire grand-chose”, explique Jean-Eudes Cassès, adjoint au maire des Sables-d’Olonne.
Le restaurant de notre auditeur a été placé en redressement judiciaire il y a quelques jours. Ce qui lui laisse un an de sursis, avant la liquidation.
L’assureur ne veut pas non plus faire un geste pour son client
Pour l’instant, Groupama refuse d’intervenir tant que l’état de catastrophe naturelle n’est pas reconnu. Alors, nous avons analysé le contrat, pour le vérifier. Et il prévoit bien une indemnisation pour ce type de sinistre mais uniquement 1 fois tous les 10 ans.
Et, pas de chance pour Hugo, son restaurant a déjà été indemnisé en 2019. À l’époque, le gérant, ce n’était pas lui, mais pour Groupama qu’importe, le quota est dépassé.
L’assureur nous a gentiment dit de cesser de l’interroger sur ce dossier. Et nous assure que les discussions continuent en direct avec Hugo.