"Un cri de désespoir des petits patrons": il offre 3.000 euros par mois... mais ne trouve personne

Notre-Dame-de-Paris, Notre-Dame de Versailles, le Louvre, la cathédrale de Soissons, l'Assemblée nationale... Des clients prestigieux qu'un petit patron est obligé de faire attendre... faute de personnel. Jean Mône, directeur de l'atelier "Vitrail Saint-Georges" dans le Rhône, témoigne dans "Charles Matin" ce mardi, sur RMC et RMC Story, de la grande difficulté de recruter dans les métiers manuels malgré des offres qui paraissent extrêmement alléchantes, allant jusqu'à 3.000 euros nets par mois.
"On cherche cinq personnes dans le vitrail et la ferronnerie, les salaires vont en fonction de l'autonomie, la prise de responsabilité, de 1.600 à 3.000 euros", confirme-t-il.
Une offre qui a beaucoup fait discuter dans la région lyonnaise, mais Jean Mône se défend de tout coup d'éclat médiatique. Il assure simplement avoir du mal à boucler les chantiers car il lui manque du monde.
"On a posté ça pour un peu réveiller les gens, montrer qu'il y a de l'emploi, des métiers passionnants qui sont ouverts aujourd'hui et qui ne trouvent pas de personnes", lance-t-il.
"Certains cherchent à faire le buzz mais là, c'était involontaire"
De nombreuses personnes répondent à l'appel du patron, intriguées, mais ce n'est pas non plus un métier qui s'improvise, temporise-t-il. "Cela n'arrête pas de sonner, on ne pensait pas" s'amuse-t-il, avant de tempérer. "On a besoin de personnes qualifiées, compétentes, avec de l'expérience, qui ont envie d'avancer avec nous", explique-t-il dans "Charles Matin" ce mardi.
"Certains cherchent à faire le buzz mais là, c'était involontaire. C'est presque un cri de désespoir des petits patrons de l'artisanat et de l'artisanat d'art", analyse-t-il.
"On a tellement dénigré ces métiers"
Jean Mône a tenté de chercher une explication à tout cela. Et il y voit le manque d'effort pour orienter les jeunes dans la voie de l'artisanat.
"On veut montrer qu'il y a un avenir dans ces métiers. On a tellement dénigré ces métiers qu'aujourd'hui personne ne veut aller dedans", soupire-t-il.
Il lance ainsi un appel aux jeunes de ne pas hésiter à se lancer dans ce domaine, voyant des limites à la reconversion professionnelle: "Quand vous avez un virtuose du piano, ou un sportif pro, il n'a pas commencé à 20 ans à travailler ses gammes. C'est là où on apprend le plus, le plus vite", juge-t-il.