Vers des licenciements dans la fonction publique? ce qu'en pensent les fonctionnaires

C'est une idée qui ne passe pas inaperçue. Stanislas Guérini veut "lever le tabou" du licenciement dans la fonction publique. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique vient de lancer le début de la concertation avec les syndicats pour justement réformer la fonction publique.
Et parmi les pistes, il expliquait mardi au journal Le Parisien qu'il souhaite mieux sanctionner les insuffisances professionnelles des fonctionnaires "qui ne font pas leur travail".
Elle a beau travailler dans la fonction publique, Carole comprend l’idée du ministre:
“Ce n’est pas parce que le travail est garanti à vie qu’il ne faut pas se 'challenger'. Ce sont des personnes qui se reposent un peu là-dessus. Pour moi, il n’y a pas de raison de différencier fonctionnaires et contractuels”, indique-t-elle.
À l'inverse, Maddely dit avoir passé 38 ans de carrière à voir baisser ses avantages de fonctionnaire. “Il faut arrêter avec les fonctionnaires qui vont perdre leur droit. On peut être fonctionnaire ou pas fonctionnaire, mais si on n'est pas bon, on n'est pas bon”, pointe-t-elle.
13 licenciements en 2023
Stanislas Guérini, lui, dit vouloir rendre la fonction publique plus efficace. Mais brandir le licenciement n'est pas une solution pour Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT fonction publique.
“Vous pensez que c’est en disant, 'on va lever le tabou du licenciement' qu’on va donner envie à des gens de venir travailler dans la fonction publique? Quand on a besoin d’embaucher, on ne se pose pas la question du licenciement. On a 60 à 70% de postes qui sont vacants et qu’on n'arrive pas à pourvoir”, déplore-t-elle.
En plus d'être stigmatisant, “on serait plutôt attentif à briser des représentations plutôt qu’à briser des tabous qui n’existent pas”, pointe-t-elle.
Selon le ministre, l'année dernière il n'y aurait eu que 13 licenciements pour insuffisance professionnelle sur deux millions et demi de fonctionnaires d'État.