Voiture électrique: l'Union européenne augmente la taxation pour limiter la domination chinoise

L'Union européenne a décidé de surtaxer les importations de voitures électriques chinoises, avec des droits de douane supplémentaires compris entre 17 et 38%. Ces derniers s’appliquent dès de ce vendredi sur chaque voiture électrique fabriquée en Chine qui arrive en Europe.
Ces droits s’ajoutent aux 10% de taxe qui existent déjà. La mesure concerne aussi les constructeurs européens ou américains qui produisent en Chine comme Renault, BMW ou Tesla. Mais ce sont bien les les marques chinoises comme BYD ou MG qui sont visées.
Bruxelles les accusent d’être dopées par les subventions de Pékin, ce qui leur permet d’être moins chères et de cartonner en Europe. Leurs parts de marché ont quadruplé en deux ans. Désormais, une voiture électrique sur 10 vendue sur le continent est de marque chinoise, et les prévisions disent que dans trois ans, ce sera une sur cinq.
L’Europe a donc décidé d’ériger une digue douanière pour éviter d’être inondée et protéger ses constructeurs. Bruxelles espère aussi que cela incitera les marques à relocaliser leurs usines en Europe pour éviter ces surtaxes.
La Chine pourra contre-attaquer
À première vue, le perdant semble être le consommateur parce que ces droits de douane risquent d’augmenter le prix des voitures chinoises qui sont aujourd’hui les plus accessibles. Mais, ce n’est pas mécanique: les constructeurs chinois peuvent aussi décider de rogner sur leurs marges pour rester compétitifs et ils s’étaient préparés depuis longtemps à ce coup de massue en stockant des véhicules sur le continent européen.
Par exemple, MG maintient ses tarifs jusqu’en novembre. Mais cette guerre commerciale pourrait faire d’autres victimes si les Chinois mettent leurs menaces de rétorsion à exécution et surtaxent à leurs tours les produits européens importés en Chine, comme le porc, le vin ou le cognac, qui sont dans le viseur de Pékin.
Les discussions continuent. Ce n’est qu’en novembre que les 27 États-membres décideront définitivement de fixer ou non ces taxes pour 5 ans, sachant que tous ne sont pas sur la même longueur d’onde. L’Allemagne, notamment, s’oppose à ces surtaxes parce que ses constructeurs (Audi, Mercedes, Volkswagen) réalisent 40% de leurs ventes en Chine et sont donc à la merci de représailles chinoises.