RMC
Actualités

Grève des éboueurs à Marseille: pendant le bras de fer, des habitants s'organisent pour nettoyer la ville

placeholder video
Pendant que le bras de fer entre les éboueurs et la métropole continue, les Marseillais ramassent eux-mêmes les ordures qui s'entassent dans les rues de la ville depuis le 18 janvier.

Le bras de fer continue entre la métropole et les éboueurs marseillais, en grève depuis le 18 janvier dernier, pour la troisième fois en quatre mois. En attendant l'issue du conflit, plusieurs centaines de tonnes d'ordures jonchent toujours les rues balayées par des vents violents.

Face à l'arrivée de sangliers en plein centre-ville, des départs de feu et la crainte d'une pollution massive alors que le mistral souffle, la municipalité a mobilisé six camions-bennes privés, pour ramasser les déchets dans des zones prioritaires, soit environ 5 tonnes au total. Mais devant l'ampleur de la tâche, le maire de la ville Benoit Payan réfléchit à organiser des collectes citoyennes.

Certains Marseillais, exaspérés par la situation, n'ont pas attendu les consignes des autorités locales et organisent déjà des ramassages notamment en bord de mer, où le travail ne manque pas: "69 kilos ramassés en 30 minutes à peine, c’est énorme". Sur 20 mètres à peine, c'est ce que ramassent une dizaine d'habitants.

>> Tous les podcasts de RMC

"Tout ce qu’on veut, c’est qu’ils se mettent d’accord et qu’on ait une ville propre"

"Quelle image on donne? J’ai honte. Pas de ceux qui se bougent, mais de ceux qui dirigent", déplore Adrien au micro de RMC. "On a la chance d’habiter une superbe ville au quotidien et en fait, en sortant de chez nous, on voit des poubelles et des déchets volants", constate, amère, une autre volontaire.

Des déchets qui s’accumulent malgré l’initiative du maire de Marseille. Une situation qui désole Eric Akopian, président de l’association Clean My Calanques: "On le voit bien, c’est déjà dans la nature. Et ça, c’est tout ce qu’il n’y a pas en mer. La plupart des citoyens n’y comprennent rien et nous tout ce qu’on veut, c’est qu’ils se mettent d’accord et qu’on ait une ville propre".

Un ras-le-bol que comprend Yves Moraine, vice-président de la métropole, pour qui la responsabilité la situation incombe aux syndicats: "Lorsqu’un syndicat bloque les centres de tri et les garages, on ne peut pas ramasser un ou deux jours et ça entraîne rapidement 2.400 tonnes de retard. Ça justifie l’intervention de la justice, ce qu’elle a fait, et depuis on arrive à rattraper le retard pour supprimer d’ici huit jours la totalité du stock", assure-t-il.

>> A LIRE AUSSI - "Marseille est comme l'a été Naples, une ville corrompue": l'avis tranché d'Etienne Liebig sur la cité phocéenne

Estelle Henry (avec Guillaume Dussourt)