Grève des taxis: "On est déjà morts alors autant mourir place Maillot"
La mobilisation des taxis contre les dérives des voitures de transport avec chauffeur (VTC) se poursuit ce mercredi en dépit de la nomination d'un médiateur par Matignon. Manuel Valls a en effet proposé ce mardi une concertation, confiée au député socialiste Laurent Grandguillaume, avec les taxis qui se sont mobilisés par milliers en France et ont maintenu leurs rassemblements dans la nuit de mardi à mercredi. Comme mardi, la préfecture de police de Paris a notamment conseillé aux automobilistes d'éviter la porte Maillot, devenue le centre névralgique de la contestation des chauffeurs, qui y ont passé la nuit.
"On reste là. On est obligés d'aller jusqu'au bout, jusqu'à notre dernier souffle", s'emporte Aziz. "On reste mobilisés. On restera le temps qu'il faut: une semaine, dix jours… On est morts, on est morts ! Alors autant mourir à porte Maillot", ne décolère pas Djalil. Le blocage est donc loin d'être fini et au milieu des centaines de taxis à l'arrêt, Nicolas et Chakib discutent. Les propositions formulées la veille par le gouvernement ne les ont pas du tout convaincus de lever le siège.
"On n'a plus rien à perdre"
"A chaque fois, on nous dits qu'il va y avoir un médiateur, qu'il va y avoir ceci, cela… C'est bon, stop ! On nous a fait tourner en bourrique pendant pas mal d'années maintenant je pense qu'il est grand temps que l'Etat prenne ses responsabilités", juge Chakib. "Moi je savais en venant ici qu'ils allaient nous dire qu'ils allaient renforcer les contrôles, etc, assure pour sa part Nicolas. Bref, c'est toujours la même chose: on essaye de nous calmer avec des mots mais il n'y a pas d'actes. Donc on ne bougera pas".
Et tous les chauffeurs présent place Maillot tiennent le même discours: ils ne remettront pas la clé sur le contact tant que le gouvernement n'aura pas cédé à leurs revendications. "De toute façon, on ne perd rien. On est déjà par terre donc rester une semaine cela ne nous dérangera pas, affirme, déterminé, Kader, chauffeur de taxi depuis six ans. On est plusieurs à avoir le couteau sous la gorge. On est endettés comme ce n'est pas permis, donc on n'a plus rien à perdre". Et d'ajouter: "On a déjà subi des médiations il y a deux ans mais cela n'a rien donné. La loi n'est pas appliquée et n'est pas applicable. Alors stop au braquage !"