Crise en Ukraine: "La France ne fera pas la guerre en Ukraine", prédit le général Trinquand
La tension monte dans l’Est de l’Europe. L’Ukraine a lancé mercredi un appel à la mobilisation des réservistes de son armée, appelant dans le même temps ses ressortissants à évacuer le territoire russe. De son côté, après avoir reconnu les républiques populaires de Donetsk et Louhansk, Vladimir Poutine s’est dit ouvert au dialogue non sans oublier de vanter ses capacités militaires alors que 150.000 soldats de l’armée russe sont déployés à la frontière russo-ukrainienne.
Et à l’ouest, rien de nouveau pour l’instant. L’Otan a assuré mardi craindre une attaque d’ampleur tandis qu’un paquet de sanctions adopté par l’Union européenne, notamment contre les banques russes, doit bientôt entrer en vigueur.
Côté militaire, des troupes de l’Otan sont toujours stationnés en Pologne et en Roumanie notamment mais leur utilisation prochaine sur le terrain de la guerre reste incertaine et semble dépendre du prochain mouvement russe:
"Nous ne ferons pas la guerre en Ukraine", prédit en tout cas le Général Trinquand, ancien chef de mission militaire auprès de l’ONU. "L’Ukraine ne fait pas partie de l’Otan. L’article 5 ne s’applique pas. Toutes les mesures qui sont prises sont des mesures de protection pour l’Otan et les pays de l’Otan, c’est les pays Baltes, la Roumanie et la Pologne", rappelle-t-il ce mercredi sur RMC.
Pourtant, la France est prête à faire la guerre à en croire un rapport parlementaire paru ce mardi. Après une cinquantaine d’auditions et plusieurs déplacements auprès des troupes françaises notamment en Estonie, les députés estiment que "l’armée française est un modèle de cohérence, de crédibilité, avec une base industrielle et technologique de défense parmi les meilleures au monde". "La France fait la guerre depuis quelque temps quand même", rappelle au passage le Général Trinquand, alors que l’armée française a combattu ces dernières années en Afghanistan mais aussi au Mali.
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"La population russe n’est pas pour la guerre"
En cas de conflit ouvert avec la Russie, l’armée française ne serait quoiqu’il arrive pas seule. Les armées de l’Otan dont l’armée américaine, se tiendraient aux côtés des Français: "L’armée américaine à un arsenal largement au niveau de l’armée russe", précise le général Trinquand qui craint surtout que les armées occidentales n’osent pas réagir à temps.
"Nous sommes des herbivores face à des carnivores et donc nous pensons que la guerre en Europe était quelque chose d’oublié, la réalité se remet face à nous, la guerre est possible. Dans les années 90-95, quand j’allais en Yougoslavie, c’était à 1h30 de Paris. Et bien les Français ignoraient qu’il y avait la guerre en Europe. Les Européens vont laisser faire, en employant les armes qu’on a avec les armes de sanctions qui ont un pouvoir limité", assure-t-il.
Mais rien n’est gagné pour l’armée russe qui devrait d’abord se frotter à la première intéressée, l’armée ukrainienne : "Les colonnes de chars russes peuvent atteindre Kiev mais après il faut conserver et occuper le territoire. Et là ça devient compliqué. L’armée ukrainienne n’est plus celle de 2014, elle s’est entraînée et armée. Elle n’est pas au niveau de l’armée russe mais elle peut faire beaucoup de dommages aux russes".
Des dégâts qui seraient fort dommageables pour la popularité de Vladimir Poutine auprès de sa population: "Les cercueils de soldats russes qui rentreraient en Russie, vont poser un problème à Poutine. La population russe n’est pas pour la guerre, elle est contente de retrouver cette fierté perdue, mais pas à n’importe quel prix", conclu le général.
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