Elections en Turquie: il y aura bien un 2e tour entre Erdogan (49.5%) et Kiliçdaroglu (44.9%)

Une femme vote pour le premier tour de la présidentielle à Ankara en Turquie, le 14 mai 2023 - Adem ALTAN / AFP
Il n'a pas manqué grand chose à Recep Tayyip Erdogan pour être réélu président de la Turquie dès le premier tour. Crédité de 49.51%, le président sortant devra ainsi se soumettre à un second tour face à son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, qui a officiellement recueilli 44.88% des voix selon le conseil électoral suprême du pays.
Le Conseil électoral supérieur turc a, de plus, annoncé que le deuxième tour de cette élection se tiendra le 28 mai prochain.
Le président Erdogan, que les sondages donnaient pourtant à la traîne, conserve également sa majorité au Parlement. L'issue du second tour s'annonce plus qu'incertaine pour l'opposition, qui affirmait dimanche soir être "en tête".
Répercussions minorées du séisme de février
Les résultats de ce deuxième round dépendront en partie d'un troisième homme, l'ultranationaliste Sinan Ogan, qui a recueilli 5,2% des voix au premier tour, et n'a pas encore annoncé s'il soutiendrait l'un des deux candidats.
L'impact de la crise économique et du séisme dévastateur du 6 février, qui a fait au moins 50.000 morts, n'a pas eu les effets envisagés par les analystes. La réponse du gouvernement, jugée tardive, avait pourtant suscité la colère de nombreux rescapés.
Mais ce sentiment ne s'est pas traduit dans les urnes, les provinces fortement impactées ayant massivement reconduit leur confiance au président, qui a promis de reconstruire au plus vite 650.000 logements dans les zones affectées.
"La Nation accorde sa confiance à Erdogan", titrait en une lundi le quotidien progouvernemental Sabah, qualifiant l'arrivée en tête du président sortant au premier tour de "formidable réussite".
Erdogan promet de "respecter" le verdict
Dimanche soir, le camp de Kemal Kiliçdaroglu avait contesté les premiers chiffres, qui donnaient une confortable avance à Recep Tayyip Erdogan, affirmant que les résultats des bureaux de vote les plus favorables à l'opposition n'avaient pas encore été comptabilisés du fait de multiples recours.
Depuis, les deux candidats se sont dits prêts à se retrouver dans deux semaines et le président Erdogan, au pouvoir depuis 2003, comme il l'avait déjà affirmé, a promis d'en "respecter" le verdict.
Confronté pour la première fois à un ballotage, alors qu'il avait été réélu en 2018 dès le premier tour de la présidentielle, le chef de l'Etat a affiché sa confiance.
"Je crois sincèrement que nous continuerons à servir notre peuple ces cinq prochaines années", a-t-il lancé dans la nuit à ses partisans exultants.