Emmanuel Macron en visite au Liban: qui est son nouveau président Joseph Aoun ?

Emmanuel Macron est arrivé ce vendredi à Beyrouth afin de rencontrer le nouveau président du Liban, Joseph Aoun, après deux ans de vacance du pouvoir. La visite du chef de l'État français vise à "aider" son nouvel homologue et "consolider la souveraineté du Liban, à assurer sa prospérité et à maintenir son unité".

Après plus de deux ans de néant institutionnel, le Liban, anéanti par des années de crise politique, économique et sociale, s’est choisi un président: Joseph Aoun. Emmanuel Macron est arrivé à Beyrouth ce vendredi matin, où il va rencontrer son nouvel homologue et afin apporter le soutien de la France. "Le sursaut auquel on assiste au Liban est un espoir incroyable", a dit le président français dans une interview au quotidien Libanais L’Orient Le Jour.

Joseph Aoun n’a aucun lien de parenté avec son prédécesseur Michel Aoun. C’est un militaire qui a pris le pouvoir au Liban. Il n’était pas candidat déclaré au pouvoir, avant de rapidement troquer son treillis pour le costume cravate. C’est un chrétien maronite, le poste de président étant réservé à cette communauté. Nawaf Salam, est le nouveau Premier ministre et est en poste depuis mardi. Ce musulman sunnite est l'ancien président de la Cour Internationale de justice.

Soutenu par la communauté internationale

Joseph Aoun dirigeait l'armée depuis 2017. Le Hezbollah était alors au sommet de sa puissance après avoir sauvé Bachar al-Assad en Syrie. C'est une période douloureuse qui s’ouvre alors pour le Liban, de l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020, à la guerre entre Israël et le Hezbollah, tout en passant par une crise économique colossale. Et c’est l’armée qui a permis le maintien de la paix civile et sociale au Liban. Joseph Aoun passe alors pour un homme intègre, avec la réputation d'un homme qui fait passer l’intérêt national en premier.

Ils vont faire l'actu par Matthieu Belliard : Joseph Aoun, le nouveau président du Liban - 17/01

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Joseph Aoun, c’est aussi le choix de la communauté internationale, notamment de la France et des Etats-Unis. Les diplomates français et américains ont fait campagne en sa faveur et ont même fait pression pour que les députés libanais le choisissent. L’Arabie Saoudite a également salué son arrivée au pouvoir. Son élection acte la fin de l’influence iranienn, du moins son affaiblissement considérable au Liban avec la chute du Hezbollah.

Désarmer le Hezbollah

Le mouvement politique et terroriste chiite a considérablement perdu de son poids au Liban. La guerre avec Israël et surtout la mort d’Hassan Nasrallah sont encore très récents. C’est aussi le Hezbollah qui empêchait une résolution politique de la crise libanaise. L’organisation est aujourd’hui en retrait. L’Iran n’est plus un soutien, Bachar al-Assad est en exil, la donne a changé. Dès son premier discours, Joseph Aoun a défendu le redressement des institutions et le monopole d’État des armes. Comprenez : désarmer le Hezbollah.

Matthieu Belliard