Envoi de soldats en Ukraine "pas exclu": de nombreux pays européens rejettent l'idée d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron semble bien seul. Plusieurs pays européens ont évacué tout envoi de troupes au sol après la sortie du président de la République française ce lundi. "Rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. Tout est possible, si c’est utile pour atteindre nos objectifs", a lancé Emmanuel Macron à l'issue d'un sommet à l'Elysée.
· "Aucune troupe au sol" pour l'Allemagne
Hors de question pour l'Allemagne, principal partenaire de la France, de déployer des soldats. C'est ce qu'a promis Olaf Scholz, le chancelier allemand, qui a assuré lors d'une conférence de presse qu'"aucun soldat" ne serait envoyé en Ukraine par des pays d'Europe mais aussi de l'Otan.
Il a jugé que "ce qui a été décidé entre nous dès le début continue à être valide pour l'avenir", à savoir "qu'il n'y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les Etats européens, ni par les Etats de l'Otan sur le sol ukrainien".
· Pas de "déploiement à grande échelle" envisagé par le Royaume-Uni
De son côté, le Royaume-Uni, qui dispose d'une armée puissante, ne prévoit pas de "déploiement à grande échelle" de troupes en Ukraine en plus du "petit nombre" de personnes déjà sur place en soutien à l'armée de Kiev, a indiqué ce mardi Downing Street.
Un porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak a précisé qu'"un petit nombre" de personnes envoyées par le Royaume-Uni se trouvaient déjà sur place "pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment en termes de formation médicale", ajoutant: "Nous ne prévoyons pas de déploiement à grande échelle".
· L'Espagne "pas d'accord"
Le gouvernement espagnol n'est "pas d'accord" avec l'idée d'un déploiement éventuel en Ukraine de troupes européennes a affirmé ce mardi la porte-parole de l'exécutif, Pilar Alegría.
"Nous ne sommes pas d'accord" avec l'idée de "déployer des troupes européennes en Ukraine", a-t-elle déclaré à l'issue du conseil des ministres, en insistant, en revanche, sur le caractère "urgent" d'"accélérer" l'envoi de matériel militaire à Kiev.
· "Pas d'actualité" pour la Suède
L'envoi de troupes en Ukraine n'est "pas d'actualité" pour le moment, a déclaré aussi ce mardi, sans l'exclure, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, dont le pays va devenir le 32e membre de l'Otan. "Ce n'est pas du tout d'actualité pour l'instant", a-t-il affirmé sur la chaîne publique suédoise SVT.
"Pour l'instant, nous sommes occupés à envoyer du matériel avancé à l'Ukraine (et ce) de différentes manières", a souligné le chef du gouvernement suédois.
· Pour l'Italie, l'aide à l'Ukraine n'implique pas de soldats au sol
De son côté, l'Italie estime que l'aide à l'Ukraine fournie par l'Union européenne depuis le début de l'invasion par la Russie ne prévoit pas l'envoi de troupes au sol, a assuré le gouvernement italien ce mardi.
La Pologne et la République tchèque disent non
Varsovie et Prague ont également opposé une fin de non-recevoir à l'éventualité esquissée par Paris. "On n'envisage pas d'envoyer nos troupes en Ukraine et nous avons sur ce point une position commune" avec la République tchèque, a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk lors d'une conférence de presse avec son homologue tchèque Petr Fiala.
· L'Otan "n'a aucun projet" de la sorte
L'Otan n'a "aucun projet" d'envoi de troupes de combat en Ukraine, a indiqué mardi à l'AFP un responsable de l'Alliance.
"L'Otan et les Alliés apportent une aide militaire sans précédent à l'Ukraine. Nous l'avons fait depuis 2014 et nous sommes passés à la vitesse supérieure après l'invasion russe à grande échelle. Mais il n'y a aucun projet de troupes de combat de l'Otan sur le terrain en Ukraine", a souligné ce responsable de l'Alliance.