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Gaza: l'Espagne accueille des pays européens et prône des sanctions contre Israël

Des Palestiniens transportent leurs affaires alors qu'ils fuient la ville de Gaza le 16 mai 2025.

Des Palestiniens transportent leurs affaires alors qu'ils fuient la ville de Gaza le 16 mai 2025. - Bashar TALEB

La communauté internationale doit envisager de sanctionner Israël pour qu'il mette fin à la guerre à Gaza, a estimé le ministre espagnol des Affaires étrangères dimanche à Madrid. 20 pays et des organisations internationales se réunissent ce dimanche.

La communauté internationale doit envisager de sanctionner Israël pour qu'il mette fin à la guerre à Gaza, a estimé le ministre espagnol des Affaires étrangères avant une réunion des pays européens et arabes dimanche à Madrid pour demander l'arrêt de l'offensive israélienne.

Après la récente extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, plusieurs pays considérés par Israël comme des alliés ont ajouté leur voix à la pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien.

Un blocus de deux mois y a aggravé les pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments, faisant craindre une famine. Les organisations humanitaires affirment que le peu de fournitures qu'Israël a laissé entrer ces derniers jours est loin de répondre aux besoins.

"Tout envisager pour arrêter cette guerre"

Madrid accueille dimanche 20 pays ainsi que des organisations internationales pour voir comment mettre fin à la guerre, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, à la radio France Info.

"A très court terme, pour arrêter cette guerre qui n'a plus de but et faire rentrer l'aide humanitaire de façon massive, sans entrave, de façon neutre, que ce ne soit pas Israël qui décide qui peut manger et qui ne peut pas, je le dirai à la table ici à Madrid, on doit envisager des sanctions", a-t-il souligné.

"Il faut tout faire, il faut tout faire, tout envisager pour arrêter cette guerre", a-t-il martelé, après que l'Union européenne a décidé cette semaine de revoir son accord de coopération avec Israël.

Guerre "inhumaine" et "insensée"

La réunion à Madrid vise à arrêter la guerre "inhumaine" et "insensée" menée par Israël à Gaza, a par ailleurs déclaré M. Albares à la presse avant le début des discussions, qui visent à promouvoir une solution à deux États au conflit israélo-palestinien.

Elle rassemble des représentants de pays comme la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie, ainsi des représentants de l'Egypte, de la Jordanie, de l'Arabie Saoudite, de la Turquie et du Maroc, et délégués de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique.

L'Irlande, l'Islande, la Norvège et la Slovénie, qui comme l'Espagne, ont reconnu l'existence d'un État palestinien, participent à la réunion, ainsi que le Brésil.

Après que l'Union européenne s'est prononcée cette semaine en faveur d'un réexamen de l'accord d'association avec Israël, M. Albares a souligné devant la presse que l'Espagne demanderait "sa suspension immédiate".

Embargo sur les armes

L'Espagne demandera également à ses partenaires d'imposer un embargo sur les armes contre Israël, et de "n'exclure aucune" sanction individuelle contre ceux "qui veulent ruiner pour toujours la solution à deux Etats".

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez est un critique véhément de la guerre à Gaza. Il a déclaré que son pays soutiendrait des projets de résolution aux Nations unies visant à faciliter l'accès de l'aide à Gaza.

Une précédente réunion de ce type, organisée à Madrid l'année dernière, avait rassemblé des pays tels que l'Égypte, la Jordanie, le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie, ainsi que des nations européennes telles que l'Irlande et la Norvège, qui ont reconnu l'existence d'un État palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël a causé la mort de 1.218 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Les militants palestiniens ont également pris 251 otages, dont 57 sont toujours à Gaza, parmi lesquels 34 sont morts selon l'armée israélienne.

L'offensive lancée en représailles par Israël a tué jusqu'ici près de 54.000 personnes, principalement des civils, selon le ministère de la santé du Hamas à Gaza.

SG avec AFP