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Guerre en Ukraine: Trump reconnaît qu'il est difficile d'obtenir un cessez-le-feu auprès de Poutine

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Donald Trump et Vladimir Poutine se sont entretenus pendant plus de 2h au téléphone mardi et ont convenu d'un arrêt des frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes pendant un mois. Loin donc d'un cessez-le-feu de 30 jours, initialement voulu par le président américain.

Un appel de 2 heures et 28 minutes : "La plus longue conversation téléphonique dans l’histoire USA-Russie", disait la télé russe mardi soir. Pas une image, mais des communiqués : "Les présidents Trump et Poutine ont parlé de la nécessité de la paix et d’un cessez-le-feu dans la guerre en Ukraine", a d’abord annoncé la Maison-Blanche.

Même si cette nuit, on a tiré des deux côtés, un cessez-le-feu limité pourrait démarrer. Un cessez-le-feu mutuel de trente jours concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques et les transports. Un échange de prisonniers est annoncé aussi, dès ce mercredi : 175 Ukrainiens pour 175 Russes.

Poutine impose ses conditions

Voilà pour ce qui est acquis. Mais Donald Trump aurait-il été modeste ? Cette nuit, lui-même a concédé à Fox News qu’il était difficile d’obtenir un cessez-le-feu total. La suite, ce sont des négociations qui doivent reprendre en Arabie Saoudite dimanche. En échange d’un cessez-le-feu, Vladimir Poutine a imposé ses conditions. D’ailleurs, dans son communiqué, le Kremlin est bien plus bavard. Moscou affirme que "la Russie et les États-Unis vont créer des groupes d’experts pour le règlement du conflit ukrainien" et "entamer des négociations concernant la sécurité en mer Noire".

L'aide occidentale à Kiev n'a pas été évoquée

Mais ce qu’il faut retenir ce mercredi matin, c’est l’exigence de Vladimir Poutine : "La cessation complète de l’aide militaire étrangère et de la fourniture de renseignements à Kiev doit être une condition essentielle pour éviter l’escalade." Comprenez bien que l’Ukraine ne pourrait plus mobiliser, plus recevoir d’armes, d’aide ou de renseignements. Et surprise, cette nuit, selon Donald Trump, l’aide à Kiev n’a pas été évoquée au téléphone.

Un peu plus tôt, Emmanuel Macron a pris la parole depuis Berlin. Pour la France, pas question, dit-il, d’interrompre l’aide à l’Ukraine. Le président français, comme d’autres Européens, a redit son soutien à Kiev. Emmanuel Macron demande à ce que le cessez-le-feu soit "vérifiable" et "mesurable". Et il tempère l’avancée d’hier : "Il n’est pas concevable que les Ukrainiens ne soient autour de la table". L’Ukraine, justement, cette négociation se tient sans elle.

Mardi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé des précisions, des détails. Il attend des nouvelles de Washington et veut se maintenir autour de la table. Il a redit ne pas avoir confiance en Vladimir Poutine : "Tout son jeu, c’est de nous affaiblir le plus possible." Les Russes "ne sont pas prêts à mettre fin à cette guerre", pense-t-il. Voilà pourquoi, selon lui, "ils vont encore évoquer des conditions supplémentaires".

En réalité, ce qui s'est joué mardi, c’est autant la paix en Ukraine que le réchauffement des relations Washington-Moscou. Après le coup de fil, les États-Unis ont vanté "l’immense avantage" d’une "meilleure" relation avec la Russie. Les deux présidents ont "souligné la nécessité d’améliorer les relations bilatérales" entre leurs pays. Selon le communiqué du Kremlin, "Donald Trump a soutenu l’idée de Vladimir Poutine d’organiser des matchs de hockey aux États-Unis et en Russie".

Matthieu Belliard