Guerre Israël-Hamas: la Croix-Rouge raconte les coulisses des libérations d'otages

"Chaque jour est exceptionnel. A chaque fois que ça fonctionne, je ne dirais pas que c'est un miracle, mais on en n'est pas loin". Invité de RMC, dans Apolline Matin ce mercredi, le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, Frédéric Joli, a donné des précisions sur le rôle crucial de son organisation de ces derniers jours dans la libération d'otages et de prisonniers dans le conflit israélo-palestinien.
Les autorités israéliennes et palestiniennes ont en effet missionné le CICR pour le transport des otages capturés le 7 octobre par le Hamas. "Nous sommes un intermédiaire neutre", précise-t-il, estimant qu'il ne pense pas que le CICR soit particulièrement mis en scène par le Hamas.
"On vit dans un monde dans lequel tout le monde est capable de filmer, et des images viennent de partout pour les réseaux sociaux, les chaînes d'infos... La technologie est fascinante, on l'a vu en Ukraine et on le voit sur ce conflit aussi", juge-t-il.
"Pour faire notre travail humanitaire, il faut bien avoir un dialogue avec les deux côtés"
Il assume ainsi que le CICR doive négocier directement avec le Hamas ou quelque autre groupe armé pour venir en aide aux personnes ayant besoin d'assistance médicale.
"Pour faire notre travail humanitaire, il faut bien avoir un dialogue avec ceux qui ont les clés", justifie-t-il.
"On ne peut y aller de notre propre initiative si nous n'avons pas l'accord des deux côtés des belligérants", poursuit-il.
Une neutralité qui n'empêche pas le CICR de prendre position lorsque les droits de l'homme sont bafoués et les conventions de guerre rompues. "Depuis le début, nous demandons la libération des otages, car la prise d'otage est contraire au droit international", rappelle-t-il.
Situation catastrophique à Gaza: "Notre chirurgien passe ses journées à amputer"
"Avant tout", cette trêve est un "moment de répit" pour la population civile selon Frédéric Joli, qui rappelle qu'aux pénuries d'eau, d'électricité, de pétrole et de nourriture, s'ajoute le froid qui arrive aussi au Proche-Orient.
"Le système de santé s'est effondré. Notre équipe qui travaille à l'hôpital européen décrit des scènes apocalyptiques. Le chirurgien en chef de cette équipe passe ses journées à faire des amputations, mais avec rien (comme moyens)", décrit-il.
Il réclame ainsi "beaucoup plus" de camions humanitaires pour répondre aux urgences de santé. "Il faut trouver une solution", plaide-t-il.