Iran: la frappe israélienne contre la prison où sont détenus Cécile Kohler et Jacques Paris a fait 71 morts

Les portraits de Cécile Kohler et Jacques Paris, devant l'Assemblée nationale à Paris le 25 mars 2025 - Bertrand GUAY / AFP
L'attaque israélienne lundi contre la prison d'Evine à Téhéran en pleine guerre contre l'Iran a fait 71 morts, a rapporté dimanche le pouvoir judiciaire iranien au 6e jour de cessez-le-feu entre les deux pays ennemis.
Des opposants et des prisonniers étrangers ou binationaux, dont des Français, étaient détenus dans ce centre pénitentiaire ultra sécurisé, situé au pied de la montagne dans le nord de Téhéran, au moment des frappes israéliennes.
Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis trois ans à Evine, "n'auraient pas été touchés", a dit lundi le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, jugeant "inacceptable" la frappe israélienne.
Cécile Kohler et Jacques Paris détenus depuis 3 ans et accusés d'espionnage
Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l'est de la France, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, professeur retraité de mathématiques, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran.
Ils sont depuis accusés d'"espionnage", une allégation que rejette leur entourage. Les autorités françaises les considèrent comme des "otages d'Etat".
La prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, y a notamment été incarcérée de longues années. "Selon les statistiques officielles, 71 personnes ont été tuées lors de l'attaque contre la prison d'Evine", a indiqué le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir.
Israël a confirmé la frappe
Israël a confirmé que ses frappes à Téhéran avaient visé cette prison. Parmi les victimes figurent du personnel administratif de la prison, des soldats, des prisonniers, des proches venus leur rendre visite mais aussi des habitants vivant à proximité de l'établissement, a précisé Asghar Jahangir.
Des photos du complexe pénitentiaire diffusées par la justice iranienne montrent des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats en train d'être déblayés par des pelleteuses.
"Le centre de santé" et "le parloir" ont notamment été ciblés, a précisé le pouvoir judiciaire. Mardi, les autorités ont annoncé avoir "transféré" un nombre indéterminé de détenus vers d'autres établissements pénitentiaires.