Italie: des militants écologistes noircissent l'eau de la fontaine de Trevi à Rome

L'eau de la fontaine de Trevi a été colorée par un liquide à base végétale. - FILIPPO MONTEFORTE / AFP
Des militants écologistes ont coloré en noir dimanche le bassin de la célèbre fontaine de Trevi à Rome. Ils affirment que la mort de quatorze personnes la semaine dernière dans les inondations qui ont dévasté le nord-est de l'Italie constituaient un "avertissement" face au changement climatique.
Ils sont rentrés dans la fontaine et ont répandu dans l'eau un liquide noir à base végétale, avant d'en sortir, escortés par la police.
"Notre pays est en train de mourir!", criaient les militants, sous les applaudissements ou les huées des touristes massés autour de l'emblématique fontaine.
"Nous devons la vider et jeter 300.000 litres d'eau"
La police a confisqué les banderoles des manifestants dénonçant les énergies fossiles subventionnées par le gouvernement.
L'organisation "Last Generation", à l'origine de cette action, a affirmé que le liquide utilisé n'avait pas abîmé la fontaine. Cependant, le maire de Rome Roberto Gualtieri a déclaré que le nettoyage exigerait "du temps, des efforts et de l'eau" car la fontaine fonctionnait avec un dispositif de "recirculation d'eau". "Nous devons la vider, et jeter 300.000 litres d'eau", a-t-il souligné.
Last Generation a commencé à mener des actions en Italie en 2022 avant les élections générales pour appeler les responsables de tous les partis politiques à faire de l'urgence climatique leur priorité.
23% des domiciles menacés par les inondations
Pour cette action, Last Generation s'appuie sur un rapport de la banque centrale italienne qui a établi en mai que 23% des domiciles en Italie étaient menacés par les inondations, ce qui représente un coût potentiel de trois milliards d'euros par an.
Plus de 36.000 personnes ont été déplacées à la suite des inondations qui affectent la région d'Emilie-Romagne. L'équivalent de six mois de précipitations est tombé en moins de 36h la semaine dernière, provoquant dans cette riche région agricole et touristique les "inondations du siècle".