"J’ai peur de ne plus les revoir": à Ramallah, des Palestiniens angoissés pour leurs proches à Gaza

Les bombardements israéliens se poursuivent à Gaza alors qu'Israël a affirmé hier soir que ses troupes se trouvaient désormais au cœur de la ville. Le bilan a dépassé les 10.000 morts selon le Hamas sur place. L’urgence humanitaire est, chaque jour, plus importante, dit l’ONU sur place.
Nos envoyés spéciaux ont pu rencontrer des habitants de Gaza. Ils étaient près de 20.000 à avoir des permis de travail en Israël. Certains d'entre eux se trouvaient hors de l’enclave palestinienne le 7 octobre. Une partie a été arrêtée et ramenée à Gaza par les autorités israéliennes. Une autre partie a trouvé refuge en Cisjordanie. Ils seraient environ un millier, entassés notamment dans un gymnase à Ramallah.
L'attente est insupportable pour Abdelrahman, qui tente de joindre sa femme et ses cinq enfants. Ces derniers survivent avec quelques morceaux de pain, sans eau, depuis des semaines à Gaza. Ils ont été blessés, il y a quelques jours, dans un bombardement israélien.
“Ma femme m’a écrit un message. Elle me dit ‘nous sommes en train de mourir’. C’est très dur pour eux, j’ai peur de ne plus jamais les revoir”, confie-t-il.
Les matelas à même le sol, quelques sanitaires à partager, des vêtements qui sèchent sur un panier de basket… Depuis un mois, comme plus de 400 Gazaouis, Saleh est bloqué dans ce stade en lisière de Ramallah. Sa tante, ses neveux et plusieurs de ses cousins ont été tués dans un bombardement à Gaza.
“Je suis très en colère et très triste en même temps. Au fond de moi, je suis dévasté. Quand mes proches me disent ce qu’il se passe à Gaza, je me dis que je préfère être ici. Là-bas, je serais en danger”, indique-t-il.
Ce père de famille de 45 ans dénonce l'acharnement d'Israël sur les civils. “Les bombes touchent tout le monde. Je veux dire à la communauté internationale, il faut arrêter cette guerre folle à Gaza”, souffle-t-il.
Pourtant impossible pour lui, comme pour les autres Gazaouis présents sur place, de critiquer le Hamas qui contrôle toujours la bande de Gaza.