"L’Etat devient de plus en plus dangereux": l'inquiétude des Libanais après les frappes israéliennes

Des frappes israéliennes ont été envoyées ce dimanche, à l'aube, sur le sud du Liban. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu qu'Israël n'avait pas dit "son dernier mot".
Une opération préventive selon Israël pour parer à une attaque d'ampleur du Hezbollah libanais, trois semaines après avoir éliminé son chef. Fouad Chokr avait été tué dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 30 juillet.
Pourtant, le Hezbollah a annoncé dimanche avoir lancé des centaines de drones et roquettes contre des objectifs militaires en Israël. Un "succès" selon eux, et une "première phase" de la riposte à l'assassinat de Fouad Chokr.
Malgré les tensions avec Tel Aviv, pas question pour Georgina, pharmacienne à Marjayoun, à quelques kilomètres de la frontière israélienne, de quitter la région.
“J’ai une mission médicale et morale, spécialement dans ce moment”, indique-t-elle.
Des Libanais veulent quitter le pays
Et pourtant, elle se sent de plus en plus abandonnée. “Les gens du nord ou de Beyrouth ne sentent pas ce que nous sentons. Par exemple, les agences de médicaments ne viennent plus au sud du Liban. Alors je suis obligée d’y aller moi-même”, raconte-t-elle.
Martine, elle, habite au nord du pays, mais elle ne se sent pas à l'abri pour autant. “Les avions israéliens passent dans tout le territoire libanais. L’Etat, jour après jour, devient de plus en plus dangereux. On réfléchit à quitter le territoire”, assure-t-elle.
Camille, lui, habite Beyrouth et compte bien y rester. Il rêve d'un cessez-le-feu.
“Le Hezbollah, quand il s’est engagé dans cette guerre, n’a pas demandé l’avis des Libanais. On n'a rien à faire dans cette guerre. Ça sert à quoi de détruire le pays à chaque fois?”, estime-t-il.
Camille craint un nouveau conflit israélo-libanais, comme en 2006, alors que le Liban est déjà durement éprouvé par la crise économique.