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La visite du nouveau chef d'Etat syrien Ahmad Al-Charaa en France fait polémique

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Le président français Emmanuel Macron reçoit, mercredi, son homologue syrien Ahmad al-Charaa. Une visite critiquée par le Rassemblement national et la France insoumise.

Le président par intérim de la Syrie Ahmad al-Charaa a choisi la France pour sa première visite en Europe. Emmanuel Macron le reçoit, mercredi, à l'Élysée, cinq mois après la chute du régime de Bachar al-Assad.

Le président par intérim de la Syrie Ahmad al-Charaa a choisi la France pour sa première visite en Europe. Emmanuel Macron le reçoit, mercredi, à l'Élysée, cinq mois après la chute du régime de Bachar al-Assad.

Apaiser les tensions

Le président français fera également part de la "préoccupation de la France", celle "de voir resurgir des confrontations interconfessionnelles extrêmement violentes" dans le pays dirigé désormais par Ahmad al-Charaa. L'inquiétude est forte suite aux massacres qui ont eu lieu en Syrie début mars et qui ont fait 1.700 morts. Les victimes appartenaient majoritairement à la minorité alaouite, dont est issu Bachar al-Assad.

L'entourage du chef de l'État fait savoir qu'il demandera au leader syrien "de faire en sorte" que les responsables d'exactions contre les civils" soient "jugés" et "que la lutte contre l'impunité soit une réalité".

L'Élysée, qui ne se dit pas "naïf" sur le passé djihadiste du dirigeant Al-Charaa, ne souhaite "aucune complaisance avec  les mouvements terroristes". "Nous jugerons sur les actes" et "nous continuerons d'être exigeants", assure l'Élysée.

LFI attend un discours très ferme de la part du président

Mais cette visite est dénoncée par une partie de la classe politique française, notamment par le Rassemblement national, qui pointe du doigt l'ambiguïté de cette coalition islamiste au pouvoir.

Marine Le Pen est particulièrement remontée à l'idée que le président syrien par intérim vienne à l'Élysée. Pour la patronne des députés RN, Ahmad Al Charaa reste avant tout un djihadiste:

"Le président de la République commet une provocation inutile et qui est susceptible d'inquiéter nos alliés."

Le doute pointe aussi chez Bastien Lachaud (LFI). Le député insoumis attend Emmanuel Macron devra être à la hauteur: "C'est au président Macron de nous convaincre qu'il a eu raison de le recevoir en ayant un discours très clair et très ferme: respect des droits de l'homme, respect des droits des minorités et impératif d'une transition démocratique dans les plus brefs délais en Syrie."

Le camp présidentiel se défend. Pour que le pays se dirige vers la démocratie, il faut aussi l'accompagner. "Je ne pense pas que le président de la République et le ministre des Affaires étrangères soient totalement naïfs du pedigree du nouveau président de la Syrie, mais la réelle politique nous commande de discuter avec le nouveau président syrien pour s'assurer que la Syrie puisse se reconstruire", explique le député Renaissance Eric Bothorel. L'Élysée, de son côté, assure qu'Emmanuel Macron demandera la protection de tous les civils syriens.

Hélène Terzian et Romain Cluzel (avec TRC)