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Magdebourg en deuil après l'attaque tragique du marché de Noël

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Journée de recueillement samedi après la violente attaque à la voiture-bélier à Magdebourg en Allemagne qui a fait 5 morts et 200 blessés. Benjamin Haddad, ministre français délégué en charge de l'Europe, se rend sur place ce dimanche.

Environ 2.000 personnes se sont réunies devant la cathédrale de Magdebourg en Allemagne samedi pour se recueillir malgré une pluie battante, après la violente attaque à la voiture bélier qui a fait 5 morts dont un enfant de 9 ans, et 200 blessés. Hier, Olaf Scholz a déposé des fleurs sur le parvis de l'église, face au lieu du drame. De nombreux anonymes l'ont précédé, déposant bouquets et bougies.

Benjamin Haddad, ministre français délégué en charge de l'Europe, se rend ce dimanche à Magdebourg "pour exprimer le soutien de la France au peuple allemand après l'attaque tragique sur le marché de Noël de la ville". Dès vendredi soir, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou avaient tous deux exprimé la "solidarité" de la France.

Joe Biden a, lui, qualifié samedi d'"abject et sombre" cette attaque.

"Aucune population - ni aucune famille - ne devrait endurer un tel évènement abject et sombre, en particulier quelques jours avant un jour de joie et de paix", a déclaré le président américain dans un communiqué, adressant les "condoléances sincères" des Etats-Unis "pour le peuple allemand en deuil après cette terrible attaque".

Samedi soir, le pape François a aussi envoyé un télégramme au président Steinmeier exprimant sa "consternation". Il a exprimé son soutien et sa compréhension "pour la douleur des personnes touchées". Plusieurs capitales avaient déjà fait part de leur "choc" la veille, à l'image de Paris, Rome ou Madrid.

Deuil dans la ville

Ce drame a plongé toute la ville de Magdebourg dans l'effroi et le deuil. Seul le vrombissement de l’hélicoptère de surveillance vient briser le silence qui s’est abattu sur la ville. "Je n’arriverais pas à en parler désolée", balbutie cette proche de victime. Difficile aujourd’hui de trouver les mots. Ceux qui viennent se recueillir sont comme paralysés dans leur mutisme, capables seulement d’allumer quelques bougies.

"Nous déposons quatre, cinq fleurs". Les roses rouges de Christine viennent s’ajouter à un parterre de milliers de bouquets.

"J’ai des amis qui sont à l’hôpital. Ils étaient au marché avec leur fils de 3 ans, heureusement, eux, ne sont pas morts. Mais il y a ce petit garçon de 9 ans qui lui est mort... Et moi, mon fils, il a 7 ans alors je ne peux pas m’empêcher de faire le rapprochement", s'émeut-elle.

"Nous n’oublierons jamais"

Alors elle reste là, debout l’air hagard, comme tous les autres elle serre fort la main de son fils. Jusqu’à ce qu’au-dessus de leurs têtes les pales de l'hélicoptère se taisent. Pour laisser place aux cloches de la cathédrale. Vibrant hommage aux victimes de ce 20 décembre. "C’est important d’être ici tous ensemble", lâche Pietra.

"Les fêtes de Noël ne seront plus jamais pareil… Nous n’oublierons jamais…", dit-elle.

Et comme un symbole, partout dans la ville sur les écrans, les panneaux publicitaires, un cierge éternel est allumé pour commémorer encore et encore.

Le suspect, un médecin saoudien - "islamophobe" selon le procureur - installé en Allemagne depuis 2006 a été interpellé. Il est proche des mouvances de l'AfD. Le chef de la police le considère comme "un loup solitaire" qui aurait agi seul. Les autorités allemandes ont commencé à lever un coin de voile sur les motivations, encore confuses, de l'auteur présumé. Le crime "pourrait avoir comme arrière-plan un mécontentement à l'égard de la manière dont les réfugiés d'Arabie saoudite sont traités en Allemagne", a déclaré à la presse le procureur local Horst Walter Nopens.

SG avec Inès Zeghloul