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Menace américaine, colère russe: comment s'est déroulée la journée du 8-Mai 1945?

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À l'occasion des commémorations des 80 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale, retour sur la journée historique du 8 mai 1945, entre menace américaine, rédition de l'armée allemande et colère russe.

Aujourd’hui, c’est le 8 mai, date de la victoire des alliés contre l’Allemagne nazie. Le président de la République Emmanuel Macron doit assister aux traditionnelles commémorations des 80 ans de la fin de la seconde guerre mondiale. Mais que commémore-t-on exactement? Que s'est-il vraiment passé en cette journée historique?

Avant de parler du 8 mai, il faut d'ailleurs évoquer le 7 mai. Car on l’oublie un peu, mais c’est en fait le 7 mai 1945 qu’un premier acte de capitulation est signé par l’armée allemande.

La menace d'Eisenhower qui fait capituler l'Allemagne

Tout commence dans la ville de Reims où est installé le quartier général du chef des troupes alliés, le général américain Dwight Eisenhower. Depuis plusieurs jours, Eisenhower réclame une capitulation sans condition de l’armée allemande. Mais les Allemands refusent de se rendre. Un entêtement absurde puisque l’Allemagne est envahie dans sa quasi-totalité. Eisenhower en a marre.

Et il dégaine une ultime menace: si les Allemands ne signent pas, les Américains livreront tous les soldats allemands encore à l’est aux soviétiques alors que tomber entre les mains de la terrible armée rouge, c’était la peur de tous les soldats allemands.

Là, l’effet est immédiat. Le général Jodl, le chef d’état-major allemand, se rend au quartier général des Alliés à Reims. Et à 2h41 du matin, dans une ambiance très lourde, la capitulation est signée.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Chevallier remonte le temps : Le 8 mai 1945, la fin de la Seconde Guerre mondiale - 08/05
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Colère russe et nouvelle cérémonie

Mais ça ne s'arrête pas là. Car les Américains sont alliés aux Russes et ces mêmes Russes sont très en colère. Pourquoi ? parce que c’est l’armée rouge qui a conquis Berlin et qui a battu les Allemands sur le front est. Staline exige donc qu’une capitulation soit aussi signée à Berlin, sur son territoire à lui. Il veut son moment. Ce qui peut se comprendre. Puisque les Russes ont payé un très lourd tribut pendant cette guerre avec 27 millions de morts, civils et militaires.

On répète donc la cérémonie à Berlin le 8 mai, pour faire plaisir aux Russes. A l’origine, la signature est prévue à 14h00, mais les Alliés n’étaient d’accord ni sur le protocole, ni sur le texte qu’il fallait signer. Finalement, un accord est trouvé tard dans la soirée.

Côté allemand, c’est le chef de la Wehrmacht, le général Keitel, qui signe la capitulation. Côté russe, c’est le général en chef de l’armée rouge, le maréchal Joukov. Est également présent un Français, un proche de Charles de Gaulle, le général de Lattre de Tassigny. À 00h43 précises, tout est signé. La Seconde Guerre mondiale vient de prendre fin.

La fin d'un conflit au bilan terrible

C’est la fin du conflit le plus meurtrier de l’humanité. La Seconde Guerre mondiale en chiffres: c’est plus de 75 millions de morts, dont près de 50 millions de civils. 40 millions de personnes déplacées. Et le plus grand nettoyage ethnique de l’histoire, 6 millions de Juifs tués lors de la Shoah. Tout ça, uniquement par la volonté d’un homme, Adolf Hitler.

Arthur Chevallier