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"On n’a pas de quoi manger": le sentiment d'abandon grandit dans les villages de montagne du Maroc

Le séisme qui a frappé le Maroc a fait d'importants dégâts dans des petits villages des montagnes de l'Atlas. Des zones difficiles d'accès, alors que la population s'impatiente de recevoir de l'aide.

Deux jours après le séisme au Maroc qui a fait au moins 2122 morts, dans les petits villages, les plus reculés, là où les dégâts humains et matériels sont considérables, le manque d’aide exaspère les habitants. Au milieu des gravats, où l’odeur de putréfaction des corps toujours coincés sous les décombres plane dans l’air, la voix d’Aziz s’étrangle.

"On n’en peut plus. Même pour transporter des cadavres, on n'avait pas de brancard. On n’a pas de quoi manger, nos enfants sont à la rue et on n'a vu ni gouverneur, ni ministre, ni même élu. J'aimerais juste savoir si on est des Marocains comme les autres”, pointe-t-il.

Tous ici partagent ce sentiment d’abandon, de mépris des autorités envers leur village perdu au milieu des montagnes de l’Atlas. Et ce malgré la rapide visite de plusieurs militaires et la présence de quelques humanitaires.

"J'accède là ou je peux"

Avec son gilet rouge, Martial, secouriste au Croissant-Rouge, est l’un des seuls à emprunter, sur des kilomètres, le chemin de terre qui mène ici.

“Je fais ce que je peux, j’accède à ce que je peux. Là, les gens les plus blessés sont déjà évacués. Donc là, je fais surtout de la bobologie et du recensement pour le président de région pour savoir s’il y a encore des besoins”, indique-t-il.

Et désormais, ces humanitaires manquent surtout de véhicules pour acheminer les dons jusqu'à ces villages.

Caroline Philippe avec Guillaume Descours