RMC
International

Séisme: des répliques ressenties en Birmanie, où le bilan s'élève à plus de 1.600 morts

Un secouriste observe l'immeuble Sky Villa Condominium largement détruit par un séisme à Mandalay, en Birmanie, le 29 mars 2025

Un secouriste observe l'immeuble Sky Villa Condominium largement détruit par un séisme à Mandalay, en Birmanie, le 29 mars 2025 - Sai Aung MAIN / AFP

Les habitants de la deuxième ville de Birmanie ont ressenti, dimanche, de nouvelles répliques du séisme qui a déjà fait plus de 1.600 morts dans le pays d'Asie du Sud-Est.

Les secours tentent dimanche, deux jours après le violent séisme qui a fait plus de 1.600 morts en Birmanie et endeuillé la Thaïlande, de rechercher des survivants dans les montagnes de destructions et de venir en aide aux sinistrés malgré une pénurie de matériel médical.

A Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, proche de l'épicentre, le séisme a provoqué l'effondrement d'immeubles d'habitation et de ponts, ou crevassé les routes. Une réplique a frappé Mandalay vers 7h30, dimanche, poussant des occupants de la réception d'un hôtel à se précipiter vers la sortie, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une similaire secousse a secoué la ville samedi soir.

Ailleurs dans la ville, les secours s'organisent pour aider les victimes et rechercher des survivants. La junte a fait état, samedi soir, de 1.644 morts, 3.408 blessés, et au moins 139 disparus. Mais l'ampleur de la catastrophe reste toujours difficile à évaluer avec précision, dans ce pays isolé et fracturé, où les généraux combattent des dizaines de groupes armés dans plusieurs régions.

Un bilan possible de 10.000 à 100.000 morts

Malgré l'arrivée progressive de l'aide internationale, les experts craignent que le bilan humain soit encore revu à la hausse en Birmanie, où une grande partie de la population vit le long de la faille de Sagaing, point de rencontre des plaques indienne et eurasienne. D'autant que le conflit civil qui dure depuis le coup d'Etat de 2021 a décimé le système de santé, exposant le pays à une crise d'ampleur.

Il existe une probabilité de 35% que le bilan des victimes se situe dans une fourchette de 10.000 à 100.000 personnes, selon le modèle de prévision de l'Institut géologique américain (USGS).

Le tremblement de terre, le plus puissant qu'ait connu la Birmanie en plusieurs décennies, a été ressenti jusqu'à Bangkok, la capitale thaïlandaise, où une tour de 30 étages en chantier s'est effondrée comme un château de cartes. Les autorités locales ont annoncé onze morts, mais environ 80 ouvriers resteraient coincés dans les décombres, et les chances de les sortir vivants s'amenuisent heure après heure.

Des combattants anti-junte ont déclaré samedi un cessez-le-feu partiel de deux semaines à partir de dimanche, a annoncé le Gouvernement d'unité nationale (NUG), un organe d'opposition fondé par d'anciens députés du parti pro-démocratie d'Aung San Suu Kyi pour beaucoup en exil, et reconnu par aucun pays.

Les agences internationales ont prévenu que la Birmanie, en proie à des crises de toutes sortes, n'avait pas les moyens d'affronter une catastrophe de cette taille. Avant le séisme, les Nations unies ont estimé que quinze millions de Birmans, soit environ un tiers de la population, seraient concernés par le risque de famine en 2025.

RMC avec AFP