RMC
International

Séisme en Birmanie: la situation politique "complexifie l'accès de l'aide humanitaire"

placeholder video
Deux jours après le violent séisme qui a frappé la Birmanie, faisant plus de 1.600 morts, Elise Lessieur, la responsable des opérations en Asie de Médecins du monde, s'inquiète du difficile acheminement de l'aide humanitaire. La situation politique en est une des explications.

L'aide internationale humanitaire s'organise, dimanche, deux jours après le violent séisme de magnitude 7,7 qui a touché la Birmanie. Le bilan est évalué, pour le moment, à plus de 1.600 morts, mais il pourrait s'aggraver car l'aide humanitaire est retardée.

"Deux raisons principales" qui expliquent la difficulté d'acheminement de cette dernière. D'abord, le tremblement de terre en lui-même "a bloqué les routes, cassé des ponts. Aujourd'hui, il n'y a pas encore d'avions, l'aéroport reste fermé et la voie ferré est également fermée", détaille, dimanche, Elise Lessieur, responsable des opérations en Asie de Médecins du monde, au micro d'Anaïs Matin. Une deuxième raison explique, selon elle, ces difficultés:

"On est dans une zone avec un conflit interne depuis des années, notamment 2021 et le coup d'État, avec de nombreux groupes armés et donc une sécurité qui est compliquée. Il y a beaucoup de déplacés internes à l'intérieur du pays."

La situation en Birmanie, en proie à une guerre civile, "complexifie l'accès" de l'aide humanitaire, selon Elise Lessieur, responsable des opérations en Asie de Médecins du monde

Les agences internationales ont prévenu que la Birmanie, en proie à des crises de toutes sortes, n'avait pas les moyens d'affronter une catastrophe de cette taille. Les Nations unies ont déclaré dans la nuit qu'un manque cruel d'équipement médical entravait la réponse de la Birmanie au tremblement de terre.

L'hôpital de Mandalay en partie détruit

Sur place, les membres de Médecins du monde "essayent de faire au mieux et de faire le bilan des besoins", fait remonter Elise Lessieur. Ils sont notamment déployés à Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays, où des répliques ont été enregistrées dimanche matin. "Ce qui est très marquant, c'est qu'une partie de l'hôpital, le service des urgences, s'est effondré", alerte la responsable des opérations en Asie de MSF.

"Aujourd'hui, les patients sont pris en charge à l'extérieur du bâtiment en partie. Il y a un afflux massif de patients, avec des fractures, des blessures ouvertes. Ils ont été vraiment débordés. Ils n'avaient jamais vu ça", souligne-t-elle.

La priorité, selon elle, est "d'aider les structures de santé à fonctionner le plus possible", en leur fournissant de l'eau, des tentes et des couvertures, "des choses très basiques mais essentielles dans ce type de situation".

Médecins du monde demande "un accès inconditionnel à l'aide humanitaire" pour tous les habitants et "un envoi facilité des médicaments", car le pays est en pénurie de matériel médical.

Tanguy Roman Clavelloux