"Tous les hôpitaux sont surchargés" en Birmanie, alerte Médecins du monde

Les opérations de sauvetage se poursuivent en Birmanie, pour tenter de trouver des survivants, après le séisme de magnitude 7,7 qui a frappé le pays en pleine guerre civile vendredi. Le bilan provisoire est de 1.644 morts et 3.408 blessés mais pourrait encore s’alourdir.
"Il y a beaucoup de maisons complètement effondrées, on ne voit plus que le toit. On a pu aller à la rencontre des gens qui avaient quasiment tout perdu. Beaucoup de familles en détresse. Il y en a qui demandaient juste de l'eau. C'est effarant de voir ça", constate Corine Kotchinsky. La responsable d'une association en Birmanie se trouvait à Nyaung Shwe au moment du séisme, à une centaine de kilomètres au sud de l’épicentre. Ce petit village, construit sur le lac Inlé, est devenu un paysage de désolation.
Les ONG sur place sont mobilisés pour aider à sortir d'éventuels survivants des décombres et pour soigner la population. Mais les conditions météorologiques sont les pires qu'il puisse y avoir. "Il y a encore des gens sui sont en vie sous les décombres, mais parce qu'il fait chaud et parce qu'ils n'ont pas d'eau, parce que les secours n'arriveront pas à accéder jusqu'à eux, ils finiront par décéder", se désole Ludovic Pinganaud, ancien pompier et expert en gestion de crise.
Un système de santé déjà affaibli
Autre élément négaif, les ONG doivent faire face à de nombreuses difficultés dans les services de santé à travers le pays.
"Il y a des infrastructures de santé affectées. Tous les hôpitaux sont déjà surchargés. Certains sont même dans la rue pour faire des soins parce qu'il y a des fissures dans les hôpitaux", s'alarme Hélène Ranchal, directrice des opérations internationales à Médecins du monde.
"La Birmanie est en crise depuis de nombreuses années. C'est vraiment très compliqué pour que le système de santé déjà affaibli puisse répondre à ce type de crise", ajoute-t-elle.
Les répliques pourraient également ralentir les opérations de secours. La deuxième ville du pays, Mandalay, a été touché par une réplique ce dimanche matin. Une similaire secousse avait déjà secoué la ville samedi soir.
"On peut s'attendre à une réplique à environ 6.7 de magnitude, c'est des ruptures qui vont finir de démolir tous les bâtiments qui ont déjà été endommagés par le choc principal", explique Christophe Voisin, sismologue du CNRS.
L'aide internationale s'organise
D'autant plus que le pays souffre d’une grave pénurie de fournitures médicales, selon l'ONU. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu'elle avait envoyé en urgence près de 3 tonnes de fournitures médicales vers les hôpitaux de Mandalay et de Naypyidaw où sont pris en charge des milliers de blessés.
L’aide internationale s’organise progressivement. Plusieurs pays comme la Chine, Hong Kong, l'Inde ou la Malaisie ont déjà envoyé sur place des équipes de secouristes ou de recherche. D'autres comme les États-Unis, l'Irlande, le Royaume-Uni ou la Nouvelle-Zélande ont promis une aide financière. Quant à la Croix-Rouge, elle mène une "course contre la montre" pour secourir les survivants.
L'Union européenne a débloqué 2,5 millions d'euros d'aide d'urgence initiale et indiqué qu'elle allait évaluer les besoins sur le terrain avant de mobiliser davantage de moyens.