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"Si ça sert à sauver une seule vie, mon objectif sera atteint": en Ukraine, la population apprend les gestes de premiers secours

En Ukraine, ceux qui ne sont pas partis au front se battre contre l'armée russe apprennent les gestes de premiers secours en urgence.

À Rivne, dans le nord-ouest de l'Ukraine, à moins de 200 km de la Biélorussie, Tatiana Tarasiuk s’agite pour montrer comment installer un garrot. Cette médecin prend sa jambe et serre un élastique autour: "Si c’est cela ne saigne pas trop, ne faites pas un garrot, vous faites un petit bandage, ça suffira".

Face à elle, dans cette immense salle de spectacle, près de 300 personnes. Des jeunes, des mères de famille, et même quelques grands-mères, venus se former aux premier secours comme Katia, présente avec son fils pour se rassurer.

"Nous sommes ici à la frontière avec la Biélorussie, qui est un pays ennemi. Mon mari a pris les armes pour défendre l'Ukraine. Je me retrouve seule avec mon enfant donc c’est à moi d’assumer et d'assurer la protection de mon fils. Je me prépare à tout, même au pire".

"Nous sommes dans une situation critique, les gens sont réceptifs"

Les participants posent eux même les garrots et s’entraînent au massage cardiaque sur un mannequin. Des habitants inquiets auxquels Tatiana Tarasiuk apprend, en moins de 2 heures, des bases utiles en cas d’attaques:

"Ces techniques sont reconnues dans le monde entier. On aurait pu les enseigner en temps normal. En ce moment, en Ukraine, nous sommes dans une situation critique donc les gens sont encore plus réceptifs. Si cela sert à sauver ne serait-ce qu’une vie, mon objectif sera atteint".

Dans le même temps, les bombardements russes se poursuivent en Ukraine. L’armée de Moscou poursuit son offensive autour de Kiev, dans l’est et dans le sud du pays. Des frappes ont aussi été signalées dans le centre du pays à Vinnytsia. L’aéroport de la ville a été complètement détruit. L’armée russe montre ainsi qu’elle est prête à frapper n’importe où.

La population se prépare au pire, prise au piège dimanche dans le port assiégé de Marioupol, où une deuxième tentative d'évacuation humanitaire a échoué, et dans la région de Kiev où l'armée russe resserre son étau, forçant les civils à fuir.

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Caroline Philippe et Nicolas Ropert (avec G.D.)