Trêve en Ukraine: "Un plan crédible mais qui dépend de Poutine", nuance le général Pellistrandi

Une trêve d'un mois dans les airs, sur les mers et autour des installations énergétiques. C'est le plan proposé par l'Europe pour mettre fin à la guerre en Ukraine alors que les pays européens étaient réunis dimanche à Londres.
Une trêve jugée "crédible et facile à mettre en œuvre" par le Général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale. Problème de taille, elle dépendrait du bon vouloir du président russe Vladimir Poutine: "Poutine ne pense pas aux négociations mais à la capitulation de l'Ukraine. Il continue de bombarder des infrastructures énergétiques, des villes et il y a des pertes civiles", explique-t-il sur RMC et RMC Story.
"Une trêve d'un mois c'est très facile à mettre en œuvre, cela pourrait être un signal d'ouverture de Vladimir Poutine et c'est une déclaration que Donald Trump peut pousser à Vladimir Poutine", ajoute le général Pellistrandi.
L'ordre mondial "ébranlé"
Le sort de cette trêve serait donc entre les mains du président américain Donald Trump alors que les relations sont glaciales depuis une rencontre houleuse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche. De quoi laisser dubitatif le général Pellistrandi qui s'inquiète de l'évolution des relations mondiales mais garde espoir: "On assiste à un ébranlement de l'ordre mondial avec une administration américaine 'rock'n'roll' mais je reste optimiste après avoir vu à Londres des Européens capables de s'unir", note le militaire.
Sur le terrain, les combats quotidiens continuent. Les forces russes tentent de gagner quelques kilomètres carrés de terrain tandis que les Ukrainiens défendent leur territoire. Et les Européens ne proposent pas de trêve au sol, face à un front long de plus de 1.000 km: "On ne peut pas contrôler alors que dans les airs, c'est facile, en attendant des discussions", assure le général Pellistrandi.
Des troupes européennes au sol?
À l'avenir, les Européens pourraient être tentés d'envoyer des troupes au sol pour faire respecter la paix. Si le président de la République Emmanuel Macron assure que le sujet n'est pas sur la table pour l'instant, la situation pourrait évoluer en ce sens dans un second temps: "Cela ne va pas se faire avant des semaines voire des mois, il faut discuter et préparer le déploiement des forces demains sur le territoire ukrainien", estime le général Pellistrandi.
Autre sujet européen, le partage de la dissuasion nucléaire française. Emmanuel Macron envisage d'associer certains partenaires européens dans les exercices liés au sujet. Mais pas question de partager la chaîne de commandement de la décision: "Cela ça relève exclusivement de la chaine de commandement national du président de la République", rappelle Jérôme Pellistrandi.