RMC
International

Trump ajoute de nouvelles taxes et décale leur application, "déception" pour les filières françaises

placeholder video
Les taxes douanières américaines entreront finalement en vigueur le 7 août. A hauteur de 15% pour l'Union européenne, elles devraient avoir de nombreuses conséquences sur différentes filières françaises, qui se préparent à compenser leurs pertes.

Initialement lancées le 1er août, les taxes douanières sur les produits importés aux Etats-Unis entreront en vigueur dès le 7 août. Donald Trump a signé ce jeudi un décret de toutes les surtaxes qui viseront des dizaines de pays et s'élèveront à 15% pour l'Union européenne.

Certains secteurs en sont exemptés, comme l'aéronautique, ainsi que certains produits chimiques ou agricoles. En revanche, d'autres semblent fixés sur leur sort, comme les produits pharmaceutiques, l'automobile ou encore les vins et spiritueux.

Ces derniers sont encore au coeur des négociations au niveau européen pour y échapper. En attendant, l'accord, tel qu'il a été acté, porte un coup à la filière.

"C'est une déception, d'autant plus que ça s'ajoute aux difficultés que l'on a eues avec la Chine. Le seul point positif est qu'on a un peu de visibilité car, depuis le mois de janvier, les exportations aux États-Unis sont en grande difficulté", explique Jérôme Sourisseau, président de l'Agglomération de Grand-Cognac, au micro de RMC.

D'après lui, les principales maisons de cognac ont déjà annoncé des suppressions d'emplois.

Des filières qui s'adaptent

Le lait et d'autres produits "Made in France" sont aussi concernés par cette taxe de 15%, comme la société bretonne Guy Cotten, qui fabrique des cirés. Ces nouveaux droits de douane auront nécessairement des conséquences.

"Ça va être une petite baisse de 5% du chiffre d'affaires américain. Après, il y aura d'autres marchés que l'on pourra développer sur lesquels on n'est pas présents. C'est sûr que ça risque de nous affecter, mais nos concurrents seront aussi impactés", indique Julien Bertholom, assistant commercial export de la marque au micro de RMC.

De son côté, le nougatier Chabert et Guillot a dû retarder son entrée sur le marché américain. "Comme on a mis un certain nombre de moyens commerciaux pour démarcher et prospecter aux Etats-Unis, on poursuit le mouvement. Ce sera de toute façon une érosion de la marge", explique Cyril Chabrier, directeur financier de Chabert et Guillot.

Il craint surtout une éventuelle riposte de l'Union européenne qui pourrait affecter le coût de production du nougat, si les amendes en provenance des Etats-Unis étaient surtaxées.

"On approvisionne principalement de l'amande de Californie. Ceci dit, on essaie de diversifier nos approvisionnements avec des partenariats qu'on a tissés de récoltes françaises", ajoute-t-il.

Une France peu "crainte"

Si l'Union européenne n'a pas prévu pour le moment de réagir en taxant davantage les produits américains, Emmanuel Macron a déjà assuré que la France n'en restera pas là.

Lors du Conseil des ministres ce mercredi, le président avait déclaré que l'Union européenne n'était pas assez "crainte" dans ses négociations commerciales. De son côté, François Bayrou a jugé que le pays avait été "un peu seul" dans cette bataille.

Jusqu'ici, Washington a annoncé des accords avec le Royaume-Uni, l'Union européenne, les Philippines, l'Indonésie, le Vietnam, le Japon et la Corée du Sud.

Lors de la signature de son décret, Donald Trump s'est félicité de cette restructuration du commerce mondial: "Nous faisons entrer des milliards et des milliards de dollars dans le pays et ça rend les Etats-Unis très riches et à nouveau respectés. Tous les pays de l'OTAN disaient que nous étions un pays mort, aujourd'hui nous sommes le pays le plus en vogue. On s'en sort très bien".

Célestin Bougère avec Mélanie Hennebique