Trump plaide non coupable devant un juge à New York, son procès pourrait débuter début 2024

Donald Trump au tribunal de New York, le 4 avril 2023. - POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images
Donald Trump a plaidé non coupable mardi de falsifications de documents comptables, lors d'une audience pénale historique devant un juge à New York qui a réveillé les passions en Amérique et ouvert la voie à un procès dans moins d'un an.
Reparti libre sans contrôle judiciaire, l'ancien président de 76 ans pourrait avoir à affronter un procès en janvier 2024, même s'il va tout tenter pour éviter cette épreuve avant l'élection présidentielle, à laquelle il est candidat.
L'ancien président, le premier à subir un tel sort judiciaire, est visé par 34 chefs d'accusation qui portent sur des paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l'élection de 2016, selon l'acte d'accusation dévoilé mardi.
Donald Trump n'a "cessé de mentir", a critiqué le procureur de New York Alvin Bragg, dénonçant la "conduite délictuelle grave" du milliardaire new-yorkais. "La loi est la même pour tous", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse.
Un avocat de Donald Trump, Todd Blanche, a promis de combattre une "triste" inculpation "toute faite". Selon lui, le républicain est "frustré", "contrarié" mais "déterminé".
Dans la salle d'audience bondée du tribunal, Donald Trump s'est montré le visage fermé, l'air sévère. Il a passé environ deux heures dans la palais de justice de Manhattan.
Pro et anti-Trump
Le septuagénaire a donné rendez-vous à ses fidèles et ses dizaines de millions d'électeurs pour une conférence de presse depuis sa résidence Mar-a-Lago, en Floride, à 20H15 (00H15 GMT mercredi).
Devant le palais de justice, des poignées de militants pour et contre Trump, parfois hauts en couleurs, ont été séparés dès les premières invectives, les autorités étant soucieuses que cette situation tendue, déjà au coeur d'une couverture médiatique exceptionnelle, ne dégénère pas.
Ses détracteurs avaient déployé une immense banderole "Trump ment tout le temps". Le milliardaire clame son innocence et assure être victime d'une "chasse aux sorcières" orchestrée par les démocrates du président Joe Biden, qui lui aurait "volé" sa victoire à la présidentielle de 2020.
Le démocrate a fait savoir que cette comparution n'était "pas une priorité" pour lui, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
New-Yorkais de naissance, Donald Trump a passé la nuit dans sa luxueuse "Trump Tower" et a dû se soumettre, au tribunal, au rituel imposé à tout prévenu: décliner son nom, âge et profession, effectuer un relevé d'empreintes digitales.
En revanche, il a vraisemblablement échappé au fameux "mugshot", la prise en photo d'identité judiciaire, source de tant d'humiliations publiques pour les stars aux Etats-Unis.
Violation électorale
Les chefs d'inculpation sont liés à des fraudes comptables lors du versement légal en octobre 2016 et au remboursement par la suite de 130.000 dollars à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels.
De son vrai nom Stephanie Clifford, cette femme, qui collabore avec la justice depuis cinq ans, était censée taire une supposée et très brève relation extraconjugale en 2006 avec Donald Trump, qu'il nie.
Les 130.000 dollars qu'elle avait touchés d'un ancien avocat et homme à tout faire de l'ancien président, Michael Cohen, lequel a fait de la prison et s'est retourné contre son patron en 2018, n'avaient pas été déclarés dans les comptes de campagne du candidat Trump à la présidentielle de 2016.
Une possible violation des lois électorales de l'Etat de New York. Cette somme avait été enregistrée, potentiellement illégalement, comme "frais juridiques" dans les comptes de son entreprise Trump Organization, déjà condamnée en décembre et janvier à une amende au civil de 1,6 million de dollars pour fraudes.
Au-delà de cette affaire, Donald Trump est visé par plusieurs autres enquêtes, notamment sur son rôle dans l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, sa gestion des archives présidentielles ou encore des pressions exercées sur des responsables électoraux en Géorgie pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.