Venezuela: affamées, des milliers de personnes se rendent en Colombie pour se nourrir
L'opposant Juan Guaido a annoncé que l'aide d'urgence américaine entrerait le 23 février au Venezuela malgré le refus du président Nicolas Maduro qui, niant toute famine dans son pays, la considère comme une première étape avant une intervention militaire.
En attendant l'arrivée de l'aide, il faut se débrouiller. A Cúcuta, ville frontalière avec la Colombie, chaque jour, plus de 30.000 personnes traversent à pied le pont Simon Bolivar pour fuir le Venezuela, faire des courses ou manger un repas.
Une population pauvre, affamée, qui compte sur les associations pour se nourrir. RMC s'est rendu dans une cantine locale gérée par l'église locale. Dans la file d'attente, des hommes et des femmes qui viennent tous du Venezuela.
"Au Venezuela, on ne trouve rien"
Certains pour prendre un nouveau départ, d’autres pour travailler. Nereida a 67 ans: "C’est délicieux ici, on mange de tout. Au Venezuela, on ne trouve rien, on ne peut rien acheter. Je travaille ici et je mange ici le matin et le midi. Avec l’argent que je gagne, je peux à peu près dîner chez moi le soir".
Dans cette cantine gérée par des bénévoles, plus de 5.000 repas sont servis chaque jour. Du riz, de la viande, de la salade, un jus de fruit. Monseigneur Ochoa, l’évêque de Cúcuta a ouvert ce lieu il y a 18 mois: "Ici nous avons un principe, une règle: qu’aucune femme enceinte ne parte sans manger, qu’aucun enfant ne parte sans manger, qu’aucun ancien ne parte sans manger, qu’aucune femme ne parte sans manger".
L’aide humanitaire pourra répondre à l’urgence, mais pour ces Vénézuéliens, la sortie de la crise est encore loin.