"J'ai vu des traces de mutilation sur ses bras": une mère témoigne sur le harcèlement scolaire vécu par sa fille

Evaëlle, 11 ans, a été retrouvée pendue dans sa chambre par ses parents le mois dernier. Cette élève de 6e était victime de harcèlement. Un suicide qui a dévasté la famille, mais qui interroge aussi d’autres parents d’élèves.
C’est notamment le cas de la maman d'Emma, une autre élève de 4ème, elle aussi harcelée pendant des mois l'an dernier dans le même collège. Sa fille a connu une descente aux enfers qui aura duré neuf mois. Emma, 14 ans, est en 4ème. Elle est prise pour cible au sein même de sa classe raconte Leslie sa maman.
"Sept camarades ont commencé à prendre ses affaires d’écoles, à les jeter. Progressivement, ils en sont venus aux mains. Ils étaient en nombre pour l’insulter de ‘pute’ de ‘salope’. Un jour, je suis rentrée dans la salle de bain et de là, j’ai vu des traces de mutilations sur ses bras. Si je n’étais pas arrivée à temps, je ne sais pas si ma fille serait encore en vie aujourd’hui parce qu’ils la poussaient au suicide", explique Leslie.
Leslie alerte le proviseur, écrit au rectorat, porte plainte et change sa fille de collège.
"Malgré qu’elle soit sortie de cet établissement, elle avait des menaces via les réseaux sociaux. Il n’y a eu aucune sanction vis-à-vis des élèves qui ont harcelé ma fille ainsi que ses trois autres camarades. Ce sont les victimes en fait qui doivent fuir et non les coupables. Et ça ce n’est pas normal", juge-t-elle.
Ficher les harceleurs
Sa plainte est classée sans suite. Pour Leslie, le harcèlement scolaire n’est pas suffisamment encadré.
"Il faudrait que ces enfants soient fichés comme étant des harceleurs. De façon à ce qu’ils soient pris en main et qu’on surveille leurs faits et gestes", affirme la mère d’Emma.
Aujourd’hui, toute la vie de sa fille est bouleversée. "Emma va mal. Emma n’a pas la vie d’une jeune fille qu’elle devrait avoir, avec le sourire, avec les sorties, avec les copines. Emma reste enfermée dans sa chambre", indique-t-elle.
Malgré tout, Emma veut faire passer un message aux enfants harcelés comme elle. "Le message qu’elle veut faire passer, c’est n’ayez pas peur de parler. Il ne faut pas attendre", affirme la maman.
Les ministres de l'éducation du G7 réunis à Paris ce jeudi pour annoncer une "coalition contre le harcèlement scolaire". Jean-Michel Blanquer, lui, assure que le sujet est "en tête" de ses priorités. D'autant que les faits divers sur le sujet s'enchaînent. Vendredi 21 juin, le suicide d'une jeune élève de 6ème à Herblay dans le Val d'Oise avait une nouvelle fois suscité l'émoi.