"On a des franges de la population qui n’avaient pas besoin d’Emmaüs avant": 70 ans après sa création l'association Emmaüs toujours aussi utile
Emmaüs fête ce week-end ses 70 ans d'existence. Le mouvement fondé par l'Abbé Pierre en 1949 organise des animations tout le week-end pour récolter et vendre des objets d'occasion. Cercle vertueux, les centres Emmaüs sont tenus par des anciens sans-abris, pour avoir un salaire et sortir de l'exclusion.
Il y a 70 ans, à Neuilly-Plaisance, il n'y avait qu'un pavillon en ruine. Aujourd'hui, il est entouré d'une dizaine de bâtiments en tôles pleins de livres, de vêtements d'occasion. Un temple des bonnes affaires pour la famille d'Hélène.
"C’est une association qu’on apprécie. C’est notre mère qui nous amenait là quand on était petite parce qu’elle ne pouvait pas trop se permettre de nous acheter des choses dans les circuits commerciaux normaux", explique-t-elle.
Et maintenant qu'elle est ingénieure, elle vient rendre la pareille. "On est venu déposer des meubles qui peuvent générer des sous pour l’association. Plutôt que vendre sur le bon coin", indique Hélène.
Toujours plus de demandes
L'argent récolté par les ventes permet de loger et rémunérer 35 anciens sans abris comme Dédé, accueilli par l'Abbé Pierre en 1981. "Ça me fait plaisir que les gens donnent parce que ça nous aide à nous et ça les aide à eux aussi. Dans la vie actuelle ça fait du bien d’entendre que tu sers à quelque chose", affirme-t-il.
En 70 ans d'existence, Emmaüs toujours utile face à la pauvreté grandissante s'attriste le président de la communauté de Neuilly-Plaisance.
"Maintenant on a des femmes et on doit avoir une dizaine d’enfants aussi. Il y a les gens qui travaillent, mais qui sont dans la précarité et on a des franges de la population qui n’avaient pas besoin d’Emmaüs avant", détaille-t-il.
Il refuse chaque jour de nouveaux arrivants, faute de place disponible.