Notre-Dame de Paris: "C’est le chantier de ma vie", l’émotion du responsable des échafaudages

Cinq ans et demi après le drame, c'est le grand jour samedi. Notre-Dame de Paris rouvre ses portes. Une cinquantaine de chefs d'Etat sont attendus pour un discours d'Emmanuel Macron sur le parvis et une messe à laquelle tous les compagnons qui ont travaillé sur le chantier sont conviés.
Un concert sera aussi organisé sur le parvis. Les cérémonies débuteront à 19h avec la lecture d'un message du pape François à destination des Français. Elles seront retransmises sur écran géant depuis les quais hauts, le long de la rive gauche de la Seine. Jusqu'à 40.000 personnes pourront y assister.
Un moment très fort notamment pour ceux qui travaillaient déjà sur la cathédrale au moment de l'incendie, notamment le maître d'œuvre des échafaudages.
Un mélange de fierté, d'émotion se devine dans le regard de Didier Cuiset, les rares fois où il lève les yeux vers la flèche de Notre-Dame.
“La plus belle vue, elle est là. On voit la flèche, on la revoit comme elle était avant. Elle est même encore plus belle. C’est le chantier de ma vie, c’est clair”, indique-t-il.
La fierté de l'architecte
Dans l'incendie, il a perdu ses échafaudages tout juste installés. Et ses équipes ont été mises en cause sans preuve. Alors, quand il retrouve des photos sur son téléphone, “ça rappelle des mauvais souvenirs". "Ce sont des photos d’horreur. Mais là, on se dit qu'on a gagné”, souffle-t-il.
Car ce sont aussi ses échafaudages qui ont permis de restaurer et de réinstaller la flèche au sommet de la cathédrale. “L’émotion, je l’ai eue quand le coq a été reposé. Pendant 10-20 secondes, vous avez le film de cinq ans qui repasse. C’était le moment le plus émouvant pour moi", confie-t-il.
Cette réouverture, c'est aussi la fin de la reconstruction en tant qu'homme pour lui et pour Philippe Villeneuve, l'architecte de Notre-Dame.
“C’est vrai que j’étais complètement éventré le 15 avril au soir sur le parvis, la cathédrale aussi. On a l’impression qu’on sort d’un cauchemar. J’ai toujours le traumatisme, c’est quelque chose avec lequel je vivrai toujours, mais c’est guéri. C’est comme si on disait tout va bien, elle est là. Et effectivement, elle est là”, indique-t-il.
Les deux hommes n'attendent maintenant qu'une chose, pouvoir visiter incognito, s'asseoir dans Notre-Dame, et enfin profiter et contempler le travail accompli.