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Trafiquants filmés armés à Grenoble: "C'était pour le buzz", assure un rappeur qui évoque une mise en scène

Une semaine après les images de présumés dealers armés qui avaient provoqué un tollé politique et déclenché une importante opération de police, un jeune rappeur assure qu'il ne s'agissait que d'une mise en scène.

RMC vous en parlait dès mardi matin. Les images avaient cristallisé les tensions. Les présumés dealers filmés lourdement armés dans une cité de Grenoble, seraient en fait des protagonistes mis en scène pour un clip de rap du rappeur Corbak Hood.

Et à l’endroit où a été tournée la vidéo, il n'y aujourd'hui plus de table, plus de drogue, ni d’homme cagoulé et les fresques représentant notamment Pablo Escobar ont disparu des murs du bâtiment. Et le jeune rappeur âgé de 16 ans seulement assure à RMC que les armes sont bien factices.

"Cette arme a bien été utilisée dans le clip et elle est vraiment factice", explique Corbak Hood en montrant une réplique de fusil à pompe dont la puissance "1 joule", bien moindre qu'une arme normale, est écrite en gros sur le côté. Dans la vidéo tout serait faux, un scénario pour faire parler:

"C'était une vidéo qui faisait partie de mon clip qu'on a fait fuité il y a trois semaines. J'ai fait ça pour provoquer un petit buzz parce que ça faisait un petit moment que je rappais et je ne perçais pas".

Une réaction pour éviter toute présence policière accrue ?

Un buzz, mettant en scène un trafic de drogue, qui a entraîné une vraie opération de police mené à la demande du ministre de l’Intérieur. Une opération, que le préfet ne regrette pas car elle a conduit à des interpellations. Dans tous les cas cette vidéo, sortie une semaine avant le clip pose toujours question estime Brice Gajean, policier du syndicat SGP police. 

"La présence policière accrue c'est préjudiciable pour le trafic de stupéfiants. Est-ce-que dans la foulée il n'y a pas eu une réaction de la part des individus pour faire un clip de rap et décrédibiliser la vidéo initiale?", s'interroge le fonctionnaire.

Sous la direction du procureur de Grenoble, les enquêteurs sont en train d’analyser les vidéos et s’apprêtent à entendre les auteurs et acteurs.

Maxime Brandstaetter et Rim Bey (avec Guillaume Dussourt)