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Trop d'aides pour le cinéma français? La Cour des comptes veut une réforme du financement des films

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Un rapport de la Cour des comptes dévoilé mercredi estime que trop de films "ne rencontrent pas leur public". La plus haute juridiction financière appelle à "une réforme approfondie des aides" au cinéma, trop nombreuses et trop complexes à son goût.

La Cour des comptes jette un pavé dans la mare du financement du cinéma français. L'institution s'invite dans le débat sur le soutien public au cinéma français, déplorant que trop de films ne trouvent pas leur public en salle.

Un rapport sur le financement du cinéma français a été dévoilé mercredi, et intervient à peine six mois après la polémique lancée par la réalisatrice Justine Triet qui, en recevant sa Palme d'or à Cannes, qui avait accusé les pouvoirs publics de vouloir sacrifier l'aide aux jeunes auteurs sur l'autel de la rentabilité. "Ingrat et injuste", avait répondu la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, avant que le monde politique ne s'empare du sujet.

Ce rapport conclut finalement que les aides sont trop nombreuses, une centaine, trop complexes, pour financer trop de films qui ne "rencontrent pas leur public". En effet, un tiers des films français réunissaient moins de 20.000 spectateurs en 2019, contre un quart une décennie plus tôt.

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La Cour des comptes s’inquiète aussi de la faible rentabilité du cinéma français : seulement 2% des films soutenus par l'avance sur recettes, l'aide la plus emblématique au cinéma d'auteur, sont rentabilisés en salle, selon les calculs de la Cour, qui toutefois ne prend pas en compte leur exploitation ultérieure.

Pas assez de diversité dans les films soutenus

Les hauts magistrats financiers notent qu’il y a des chouchous comme la documentariste Claire Simon, financée à sept reprises en dix ans, Arnaud Despleschin (cinq fois), ou même Justine Triet (quatre fois).

Néanmoins, la Cour des comptes félicite quand même le Centre national du cinéma, qui gère tout ça sérieusement, et permet à notre industrie cinématographique de rester solide. On sent qu’ils prennent quand même des gants avec les artistes: "Nous ne sommes pas en train de préconiser qu'il y ait moins de films, mais de faire en sorte qu'il y ait moins de films qui ne rencontrent pas leur public". Presque du Michel Audiard!

Emmanuel Lechypre (édité par J.A.)