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Accident de Pierre Palmade: "Il aura trois ans dont un an ferme", un avocat demande plus de sévérité

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Avocat spécialisé dans la défense des victimes d'accidents de la route, Me Vincent Julé-Parade déplore sur RMC le manque de prévention et une justice qui n’est pas assez sévère avec la drogue au volant.

Que risque Pierre Palmade après son accident de la route en Seine-et-Marne? Au volant de sa voiture, l’humoriste, contrôlé positif à la cocaïne, aurait dévié de sa trajectoire et percuté le véhicule venant dans l’autre sens. Trois personnes, un homme de 40 ans, un enfant de 6 ans et une femme enceinte de 7 mois qui a perdu son bébé, ont été gravement blessées et sont hospitalisées. Le parquet de Melun a ouvert une enquête pour homicide et blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois. Pierre Palmade risque jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende, une peine qui peut aller jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende si des circonstances aggravantes sont retenues.

Pour Me Vincent Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes d'accidents de la route, la justice doit être plus sévère avec la drogue au volant. "Je pense qu’en France, malheureusement, on a encore un problème en matière d’application des lois qui existent, explique-t-il dans ‘Charles Matin’ ce mardi sur RMC et RMC Story. On a un quantum de peine, Pierre Palmade encourt entre sept et dix ans (de prison). Dans ce type de cas, vous avez des peines qui sont bien inférieures aux quanta encourus. Il aura trois ans dont un an ferme, c’est-à-dire deux ans avec sursis. Cela pose la difficulté de la fixation de la norme sociale par la justice. C’est par des décisions de justice qu’on fixe ce qui est grave et ce qui ne l’est pas, pas seulement par la loi. Tant qu’on aura des décisions de justice en demi-teinte, on va considérer que tuer avec des stupéfiants, ce n’est pas forcément (grave)…"

"L’alcool, c’est une drogue légale, donc on va communiquer dessus"

Une répression qui n’est pas assez forte. Et une prévention encore insuffisante. Car si les campagnes de communication s’attaquent très souvent aux risques liés à l’alcool au volant, ce n’est pas assez le cas pour la drogue selon Me Vincent Julé-Parade. "Vous avez, au quotidien, des dizaines de Pierre Palmade et d’accidents comme celui qui est mis en lumière par ce cas, souligne-t-il. Cela pose la question de la prise en considération de la drogue au volant. On a mis très longtemps en France à légiférer là-dessus. Et on a encore beaucoup de retard dans les campagnes de prévention, contrairement à ce qui est fait sur l’alcool."

"En France, on vit un peu dans le royaume de l’hypocrisie, ajoute cet avocat. L’alcool, c’est une drogue légale, donc on va communiquer dessus, on va faire des campagnes de prévention. Sur le cannabis, c’est toujours compliqué d’avoir un discours des pouvoirs publics disant ‘se droguer ou conduire, il faut choisir’ parce que déjà, se droguer, c’est interdit. C’est pour cela que ce que l’on réprime, c’est la conduite après l’usage."

LP