Affaire Maëlys: Nordahl Lelandais condamné à perpétuité avec 22 ans de sûreté

Nordahl Lelandais - Benoit PEYRUCQ / AFP
C'est la fin d'un feuilleton judiciaire. Après plus de sept heures de délibérés, le jury de la cour d’assises de l’Isère a fait le choix de la peine la plus lourde. Nordahl Lelandais a été condamné, par la Cour d’assises de Grenoble, à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans pour le meurtre de la petite Maëlys de Araujo, en accord avec les réquisitions de l'avocat général lors des plaidoiries de ce jeudi.
Une fois la peine prononcée, Nordahl Lelandais n’a laissé transparaître aucune émotion. Il a juste dirigé son regard vers sa mère avant d’être extrait de son box. Dans la salle, les grands-parents, les parents et la sœur de Maëlys ont échangé des gestes d’affection: une main sur l’épaule, une caresse, un regard. Cette peine était celle souhaitée par la famille de la petite fille. Sa sœur avait déclaré qu'elle souhaitait que Nordahl Lelandais "reste le plus longtemps possible en prison pour ne plus faire de mal à personne".
L'avocat général avait estimé dans sa plaidoirie que l'accusé est un "danger social absolu, grand criminel, grand prédateur. Maëlys a été l'enfant à sa merci, ça aurait pu être un autre enfant. Evidemment que le mobile est sexuel, avait-il ajouté."
Une version fluctuante
Ce verdict vient après trois semaines de procès, à Grenoble, où Nordahl Lelandais était aussi poursuivi pour les agressions sexuelle de deux petites-cousines de 4 et 6 ans, qu'il avait filmées avec son téléphone portable, au cours du même été 2017.
Il a livré plusieurs versions sur la disparition de la petite fille de huit ans, dans un mariage organisé à Pont-de-Beauvoisin (Isère), dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Il a finalement fini par reconnaître d'avoir tué "volontairement" Maëlys en la frappant au visage, quelques minutes après l'avoir enlevé de cette salle des fêtes.
Pendant l'enquête, il avait fallu attendre six mois pour que Nordahl Lelandais, poussé aux aveux par la découverte d'une tache de sang dans le coffre de sa voiture, finisse par avouer où il avait dissimulé le corps.
Il maintient en revanche que la petite fille est montée de son plein gré dans son véhicule pour "voir (ses) chiens" et nie toute agression sexuelle sur elle. Pour justifier cet acte, le condamné a évoqué une "hallucination", où il aurait revu le visage de celui qu'il avait tué quelques mois plus tôt: le militaire Arthur Noyer.
Dix jours pour faire appel
Pour sa dernière prise de parole devant les Assises de l'Isère, Nordahl Lelandais, 39 ans aujourd'hui, a opté une nouvelle fois pour des excuses: "Pardon. Je veux présenter mes excuses à toutes les familles à qui j’ai fait du mal. Je reconnais l’intégralité des faits avec sincérité. Je sais que les familles n’accepteront jamais mes excuses mais je me dois de leur présenter avec la plus grande sincérité", a-t-il déclaré dans des mots qui ressemblaient à ceux prononcés, il y a trois semaine, au début du procès.
Au cours du procès, Nordahl Lelandais s’était déjà résigné à une lourde peine, disant même la "mériter", mais il a toutefois dix jours pour faire appel de la peine prononcée ce vendredi. Mais même s'il ne fait pas appel, il n'en aura pas fini avec la justice: lors d'un troisième procès, il sera également jugé pour agression sexuelle sur mineure sur une troisième cousine, âgée de 14 ans à l'époque des faits. En mai dernier, Nordahl Lelandais a déjà été condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre du caporal Arthur Noyer.