Affaire Yuriy et ultraviolence: "Une partie des parents n’est pas démissionnaire, ils ont été licenciés par leurs enfants"
Quelle est la responsabilité des parents dans les règlements de compte entre mineurs? "La République ne peut pas toujours faire le travail que doivent faire les parents", a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en réaction à l’affaire Yuriy.
"Une partie des parents n’est pas démissionnaire, ils ont été licenciés par leurs enfants pour des raisons de dégradation de l’espace familial ou de perte de contrôle du fait de la division de la famille", a estimé de son côté le professeur de criminologie Alain Bauer.
"La France a le plus grand mal à faire du sur-mesure"
"Le problème c’est qu’on en parle beaucoup mais qu’on ne fait pas grand-chose. En la matière, on passe de discours extrémistes à angéliques, de répressif à préventif, sans trouver une logique. La France sait très bien faire le grand écart entre rien et trop, mais a le plus grand mal à faire du sur-mesure", a-t-il poursuivi au micro de RMC.
"C’est bien sûr un sujet de police, mais on peut aussi penser que c’est un sujet éducatif", avait lancé Gérald Darmanin à l’Assemblée nationale. Depuis quelques jours, l’affaire Yuriy a pris une tournure politique. L’adolescent de 15 ans a été violemment agressé à coups de barre de fer dans le 15e arrondissement de Paris. Passé à tabac le 15 janvier, il a passé plusieurs jours en coma artificiel. L’enquête s’oriente vers un règlement de compte entre bandes rivales. Jeudi matin, neuf mineurs ont été interpellés et placés en garde à vue.
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"C’est le territoire qui fait loi"
Les guerres de bandes préoccupent le gouvernement, notamment car les trois quarts de leurs membres seraient des mineurs.
"Il y a eu des phases de dégradation et d’amélioration. Nous sommes dans une phase de dégradation depuis une dizaine d’années, où la violence est devenue à la fois plus forte et plus visible", avance Alain Bauer. Mais pour lui, ce phénomène n’est pas nouveau.
"C’est le territoire qui fait loi. Dès qu’il y a un territoire, qu’on passe du statut de nomade à celui de sédentaire, on créé les conditions d‘une implantation et d’une appropriation. On protège le territoire et enfin on est ensuite en phase d’expansion, où on rencontre une autre bande".
Il estime qu’il y aurait une cinquantaine de bandes en région parisienne et une quinzaine à l’intérieur de Paris.