Attentat de Magnanville: "J'espère être écouté", lance l'unique accusé à l'ouverture du procès

A l'ouverture du procès de l'attentat de Magnanville ce lundi, Mohamed Lamine Aberouz, en tee shirt blanc barbe en collier et marque de prière sur le front, décline son identité avec calme: "J’étais intérimaire avant", ajoute-t-il. Ce n’est pas la première fois qu’il comparaît devant la cour d’assises spéciale. Il a déjà été condamné à cinq ans de prison pour non-dénonciation d’un projet d’attentat près de Notre-Dame de Paris.
Cette fois-ci il est seul dans le box et il encourt la perpétuité. L’accusation soutient qu’il était avec son ami d'enfance Larossi Abballa le 13 juin 2016 chez Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, un couple de policier tué cette nuit-là. Son ADN a été retrouvé sur la poignée de l’ordinateur des victimes qui a servi à revendiquer l’attentat qui ciblait délibérément des policiers, représentants de l’état.
"J'espère être écouté"
Invité à s'exprimer à l'ouverture du procès, Mohamed Lamine Aberouz dénonce "l'acte monstrueux" commis par Larossi Aballa et réitère son innocence, avant d'adresser toute sa compassion aux familles des victimes: "J'ai conscience de leurs attentes logiques de recherche de vérité et j'espère les aider", assure-t-il.
"J'espère aussi être écouté alors que je n'ai pas eu ce sentiment tout au long de l'instruction, ce qui explique que je n'ai pas répondu aux questions du magistrat", ajoute Mohamed Lamine Aberouz.
Dans la salle d’audience, la profession "police" est largement représentée en ce premier jour d’audience. Collègues, amis des victimes mais aussi délégués syndicaux et jusqu’à la numéro 2 de la police nationale assise en tenue au premier rang. Tous venus soutenir la famille des victimes, ils sont eux-mêmes accompagnés par des psychologues identifiables par des gilets bleu marine.
Le fils du couple, témoin du drame, au cœur des débats
Le fils du couple de policiers, seul témoin direct des faits qui a aujourd’hui 10 ans, n’assistera pas l’audience mais il est déjà au cœur des débats. Son avocate a demandé un huis clos partiel sur tout ce qui le concerne. La vidéo de revendication sur laquelle il apparaît, l’audition de sa psychologue et de sa tante paternelle qui a aujourd’hui sa garde.
Le problème, c’est que le témoignage du petit garçon soutient aussi l’accusation puisqu’après l’attentat, il avait évoqué "deux méchants". Après en avoir délibéré, la cour a rejeté sa demande.