Au procès des viols de Mazan, des avocats plaident pour des peines réduites, voire l'acquittement

Au procès des viols de Mazan, la parole est toujours à la défense. Mardi 3 décembre, l'avocat dont la formule "il y a viol et viol" a largement dépassé l'enceinte du tribunal d'Avignon va plaider devant la cour criminelle pour demander l'acquittement de ses clients, assurant que ces derniers n'avaient pas l'intention de violer Gisèle Pelicot.
Ce lundi, un premier avocat a demandé l'acquittement de son client, Joseph C., le seul poursuivi pour agressions sexuelles aggravées. Le premier d'une longue série sur la base du même argument juridique.
"Il n’avait pas connaissance de l’état de sédation de la victime"
Christophe Bruschi a plaidé une "imprudence" de son client Joseph C., 69 ans. Il assure que le sexagénaire n'avait pas l'intention de commettre une agression sexuelle dans la nuit du 9 au 10 juin 2020
“Pour avoir de l’intention, il faut qu’il ait eu conscience du non-consentement de Gisèle Pelicot. Lui, il affirme catégoriquement qu’il n’avait pas connaissance de l’état de sédation de la victime. Il était dans le tunnel d’un scénario de libertinage et il lui a fallu, effectivement, quelques minutes pour percevoir la réalité de la situation”, assure l’avocat.
Christophe Bruschi a comparé son client et les 49 autres accusés à des “petits poucets” sous l'emprise de l'ogre de Mazan. Dans la même idée, Paul Roger Gontard a plaidé l'altération du discernement de son client Cyrille D., 54 ans, qui reconnait pourtant les viols.
“La conscience des faits qui se sont déroulés a été parfaitement altérée par Dominique Pelicot, par ses manœuvres et ses manigances. C’est pour cela qu’on demande cette altération du discernement, pour qu’en cas de culpabilité prononcé, il soit appliqué à la diminution de la peine”, a-t-il expliqué au micro de RMC.
Me Gontard a ainsi appelé la cour à prononcer une peine de prison avec sursis, bien éloignée des 12 ans de prison ferme requis par le parquet général. Les plaidoiries reprendront mardi et se poursuivront jusqu'au 13 décembre. Le verdict est attendu au plus tard le 20 décembre.