Procès des viols de Mazan: la défense des coaccusés plaide la “misère affective”

La défense a la parole au procès des viols de Mazan jusqu'au 13 décembre. Deux semaines pour tenter de convaincre la cour de ne pas suivre les réquisitions du parquet général allant de 10 à 18 ans de prison pour les hommes jugés pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot.
Des réquisitions que les avocats des 49 co-accusés de Dominique Pelicot représentés jugent trop sévères. Les premiers à plaider sont aussi ceux qui reconnaissent les faits. Ces derniers ne plaident pas l'acquittement, mais l'indulgence de la cour.
"Un contexte de frustration et de rejet"
C'est le dossier de la misère affective, a plaidé Me Rajae Yassine-Dbiza. Elle a rappelé que son client Andy R. 37 ans, s'est rendu chez Dominique Pelicot le 31 décembre 2018, deux heures seulement après avoir échangé avec lui sur le site coco.
“C’est une soirée qu’il passait habituellement avec ses proches, et ce soir-là, il est exclu à cause d’une problématique d’alcoolisme et on ne veut plus de lui. Donc, on est vraiment dans un contexte de frustration et de rejet. Rien n’était réfléchi de sa part ce soir-là, au moment où il se rend au domicile des Pelicot”.
Pas question pour ses avocates de minimiser la gravité des faits, même si elles l'assurent. Sans Dominique Pelicot, Andy R. ne serait pas là aujourd'hui. Me Charlotte Donat estime que requérir 11 ans de prison contre son client, c'est balayer ses efforts de réhabilitation
“Sans cet alcoolisme, notre client n’aurait jamais commis de tels faits. Je pense qu’il y a ce travail de réhabilitation qui doit impérativement être pris en considération”.
Andy R. a identifié que l'alcool était le détonateur, pas le responsable, assure Me Donat. Il est aujourd'hui déterminé à se reprendre en main.