RMC
Faits divers

Procès des viols de Mazan: "Il y a viol et viol", une phrase d'un avocat a mis le feu aux poudres

placeholder video
Le procès des 51 hommes accusés de viol sur Gisèle Pelicot se poursuit ce mercredi 11 septembre avec le potentiel interrogatoire du mari, Dominique Pelicot. Mardi, une phrase de l'avocat de six accusés a bouleversé l'audience.

Au procès des viols de Mazan, au palais de justice d'Avignon, le principal accusé Dominique Pelicot a été temporairement hospitalisé et donc absent ce mardi. Accusé d'avoir drogué, violé et fait violer son épouse par des dizaines d'hommes recrutés sur internet, de juillet 2011 à octobre 2020, principalement au domicile du couple à Mazan, il sera de retour dans le box et pourrait enfin être interrogé sur les faits ce mercredi 11 septembre.

Mardi, un enquêteur et un expert informatique sont revenus sur ces faits dans une ambiance tendue car la défense a multiplié les questions parfois très indélicates pour Gisèle Pelicot, jusqu'à une petite phrase qui a mis le feu aux poudres.

"Il y a viol et viol. Et sans intention de le commettre, il n'y a pas viol", a déclaré Me de Palma à l'enquêteur qui déposait à la barre et qui décrivait toute l'horreur de ce dossier depuis plusieurs heures.

"Ces mots sont juste insupportables"

La petite phrase de trop pour les parties civiles. Caroline Darian, la fille de la victime, a quitté la salle.

"Que la justice soit intrinsèquement porteuse de violence, c'est acquis. C'est le droit de la défense. Il y a parfois une forme de gratuité dans la violence infligée. Je ne commenterai pas ces mots employés. Ils sont juste insupportables, y compris pour le conseil que je suis, mais surtout pour mes clients", narre son avocat, Me Antoine Camus.

"Si l'auteur s'est trompé, s'est mépris, il n'y a pas de viol", assume l'avocat de six accusés

A la sortie, Me Guillaume de Palma, qui représente six accusés qui contestent les faits, assumait ses propos.

"Pour qu'il y ait viol, il faut que la démonstration soit faite de l'intention coupable de l'auteur. Si l'auteur s'est trompé, s'est mépris, il n'y a pas de viol", estime-t-il.

L'écrasante majorité des accusés estiment avoir été piégés par Dominique Pelicot et contestent les faits de viols.

Marion Dubreuil (édité par J.A.)